Si le cancer du sein de la femme de moins de 40 ans reste rare en France ( 7% des cancers du sein, soit environ 3500 nouveaux cas par an), son incidence a fortement augmenté ces dernière années (+ 25% entre 2002 et 2008.). Pourtant, incrédulité et déni restent prépondérants vis à vis de ces tumeurs de la femme jeune, avec à la clef un diagnostic souvent tardif, à un stade avancé. Chez les femmes de moins de 40 ans le délai de prise de charge est ainsi de 3 à 6 mois contre 62 jours, chez les 50-74 ans, dans le cadre du dépistage systématique.
Avant 40 ans, la palpation clinique permet d’évoquer le diagnostic dans 90% des cas. « Encore faut-il prendre au sérieux, et sans tarder, la patiente qui consulte pour une masse anormale - même si la pathologie bénigne du sein reste prédominante – et l’orienter vers un radiologue sénologue, sans perdre plusieurs mois de test thérapeutique à la progestérone pour éliminer une cause hormonale » insiste le Dr Anne Lesur (onco-sénologue à Nancy). L’absence de facteurs de risques n’est pas suffisante pour être rassuré, car 55 à 60% des femmes jeunes atteinte d’un cancer du sein n’ont ni facteur de risque familial ou génétique connu, ni défaut dans l’hygiène de vie . Ainsi, « quand une jeune femme est inquiète parce qu’elle a découvert un nodule à l’autopalpation des seins, il faut l’écouter et faire la mammographie. Si le doute persiste seule la biopsie peut le lever et il ne faut pas tergiverser » résume Anne Lesur
Un pronostic plus sombre
Chez la femme jeune, tout retard diagnostique ou thérapeutique est d’autant plus dommageable qu’à cet âge le cancer du sein est souvent plus agressif, d’évolution rapide, et plus rarement hormonodépendant (64% contre 84% chez la femme plus âgée). De ce fait, dans cette tranche d’âge presque un tiers des patientes vont nécessiter une mastectomie.
*Journées de la Société Française de Sénologie et de Pathologie Mammaire, Strasbourg, 3-5 novembre 2010 (http://www.senologie.com/congres2010.html)
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