Chaque soir, sept personnes, désignées parmi une équipe de huit salariés et de 120 bénévoles, dont une trentaine de professionnels de santé, permettent au SAMU social de l'aire toulonnaise de mener à bien sa mission. C'est-à-dire d'aller à la rencontre des personnes les plus désocialisées.
Dès 17 h, un responsable du SAMU social et deux aides préparent 60 litres de soupe et près de 160 sandwichs. Ils sont rejoints à 19 h par quatre autres personnes (un responsable de tournée, un chauffeur, un médical et un distributeur) qui partent avec un mini-bus pour effectuer une tournée de quatre heures dans les rues de Toulon : une trentaine d'arrêts sont prévus à des horaires précis. Au cours de l'année 2000, l'équipe de Toulon a donné près de 7 000 heures au service des plus démunis.
Ils sont une soixantaine en France à poursuivre le même but, avec des moyens différents. Depuis huit ans, nombre de services sociaux, inspirés par la philosophie et la pratique du SAMU social de Paris, ont vu le jour dans la plupart des régions de France. La majorité sont des services de la Croix-Rouge.
Actuellement, 57 SAMU sociaux, répartis dans 39 départements, ont rejoint la Fédération nationale des SAMU sociaux, créée en mars 2001. Ils attendent d'elle une aide pour lutter plus efficacement contre la grande précarité.
Pour ses premiers états généraux, qui se sont tenus hier à Paris, la Fédération, présidée par le Dr Xavier Emmanuelli, a voulu donner la parole à ceux qui la constituent.
Ainsi, le Dr Suzanne Tartière, du SAMU social de Paris, a mis l'accent sur « l'absence de solution d'hébergement d'aval (lits de long séjour, places en maison de retraite, etc.) pour les personnes les âgées et les plus fragiles ». Ces personnes se « fixent » en CHUSI (centres d'hébergement d'urgence avec lits infirmiers), créés en 1993 à l'initiative du Dr Emmanuelli, ce qui réduit les possibilités d'accueil dans ces centres et augmente leur durée moyenne de séjour.
Comme le précise le Dr Tartière, ces centres ne sont pas des « lits de long séjour, d'HAD ou de soins palliatifs pour personnes pauvres ». Il existe 140 lits infirmiers de ce type à Paris, répartis sur trois centres, dont l'un est intra-hospitalier. Financés à titre exceptionnel par la caisse primaire d'assurance-maladie, ils devraient, selon le Dr Tartière, « être inclus dans les schémas régionaux d'organisation des soins ».
Le SAMU social de Paris note par ailleurs que le « 115 », numéro d'urgence et d'accueil des sans-abri, dernier filet de l'urgence, « paraît de plus en plus écartelé entre missions et moyens, chiffres et réalités humaines, témoin vivant d'une société en quête et traversée de multiples contradictions ».
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