EN 2003, les sociétés européennes et françaises de l'hypertension artérielle et de cardiologie ont publié des recommandations pour le traitement de l'hypertension artérielle. Il y apparaît que les antagonistes des récepteurs AT1 de l'angiotensine II (ARA II) font partie des quatre classes de médicaments à prescrire en première intention avec les bêtabloquants, les diurétiques et les antagonistes calciques.
Les ARA II ont un double mécanisme d'action : ils bloquent les récepteurs AT1 et stimulent les récepteurs AT2 de l'angiotensine II du fait de l'augmentation des taux d'angiotensine II circulants.
Les effets bénéfiques de cette classe de médicaments sont donc liés :
- au blocage des récepteurs AT1, qui engendre une vasodilatation, une diminution de la sécrétion d'aldostérone, une diminution de la rétention hydrosodée et un effet antihypertenseur propre ;
- à la stimulation des récepteurs AT2, qui entraîne une libération de monoxyde d'azote, d'où majoration de l'effet vasodilatateur et de l'effet antihypertrophique.
L'ensemble de ces propriétés confère à ces médicaments une efficacité antihypertensive et des effets bénéfiques tissulaires originaux et directs, en dehors même de leur effet antihypertenseur.
Ces effets s'exercent au niveau du cœur sur l'hypertrophie ventriculaire et la protection myocardique, sur le remodelage vasculaire, sur la diminution du risque d'accident vasculaire cérébral et au niveau du rein en termes de protection de la fonction rénale.
L'olmesartan le dernier-né des ARA II.
L'olmesartan est une prodrogue administrée sous forme estérifiée ; il est hydrolysé dans la lumière intestinale pour donner le principe actif.
Sa biodisponibilité est de 27 %. Après administration orale, le pic de concentration plasmatique est atteint après une à deux heures. La prise d'aliment ne modifie pas sa biodisponibilité.
L'olmesartan se lie fortement aux protéines plasmatiques (99 %) ; sa demi-vie d'élimination permet de couvrir les vingt-quatre heures en termes d'efficacité tensionnelle. Il n'est pas métabolisé par la voie des cytochromes P450. Il est éliminé par voie rénale et par voie hépatobiliaire, ce qui lui confère un avantage par rapport aux autres antihypertenseurs.
L'olmesartan exerce un antagonisme de type non compétitif, insurmontable et très sélectif des récepteurs AT1. Au-delà de son action sur la pression artérielle, l'olmesartan agit sur le remodelage vasculaire, il possède des effets structuraux au niveau myocardique et des effets sur le système nerveux autonome, les métabolismes glucidique et lipidique, et l'athérosclérose.
Chez des sujets à risque.
Les essais cliniques ont confirmé son efficacité antihypertensive à la fois sur la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique, efficacité équivalente, voire supérieure, à celle des médicaments de référence auxquels il était comparé.
L'olmesartan continue à faire l'objet d'un développement clinique. Des essais cliniques sont prévus pour évaluer ses effets chez les patients atteints de néphropathie diabétique ou hypertensive, avec ou sans microalbuminurie, avec ou sans insuffisance (néphroprotection) et chez les sujets à risque (sujets âgés, diabétiques de type 2, hypertendus, etc.), avec un volet pharmacocinétique pour préciser sa posologie chez les insuffisants rénaux ou hépatiques, compte tenu de sa double élimination.
Marseille, 9es Journées nationales de la Société française de cardiologie. Symposium Sankyo Pharma France/Merck Lipha Santé, présidé par le Pr Pierre Djiane (hôpital de la Timone, Marseille) et le Pr Christian Thuillez (CHU Rouen).
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