Jeanine a fait un bébé à 62 ans. Mais pas toute seule. Grâce à un médecin américain, après que même le Dr Antinori, spécialiste des grossesses très tardives, eut refusé sa demande. Et surtout grâce à l'insémination de l'ovule d'une donneuse par le sperme de son frère de 52 ans. Lequel frère, qui a gardé des séquelles d'une tentative de suicide, a lui-même voulu être père : la jeune donneuse d'ovule américaine, après insémination, a porté son enfant, une fille née le 22 mai. Son cousin/frère lui, est né le 4 mai.
Comme le rapportent « le Figaro-Magazine » et « le Parisien », cette famille pas ordinaire mais qui se veut comme telle est aujourd'hui réunie dans la maison du frère et de la sœur à Draguignan, en compagnie de leur mère de 80 ans. Jeanine, record français de la mère la plus âgée, assure que ces « petits » sont chouchoutés autant qu'ils doivent l'être et que son frère et elle sont « plus aptes à élever des enfants qu'un couple de toxicomanes avec un gosse qui vivent aux crochets de la société »*.
Reste que le gynécologue qui a réalisé ces procréations médicalement assistées estime avoir été trompé en croyant avoir affaire à un couple. Désormais, explique le Dr Vicken Sahakian, directeur du Pacific Fertility Center, à Los Angeles, « nous demandons des certificats de mariage »*. Le médecin traite les stérilités (dont une patiente de 36 ans qui va faire porter son enfant par sa mère de 57 ans) et n'a aucun problème de conscience face à des femmes ménopausées qui veulent être enceintes.
Mères porteuses et mères après la ménopause, toutes pratiques qui sont interdites en France. La famille de Jeanine pose des problèmes éthiques et juridiques multiples et inédits, d'autant que la petite fille est née aux Etats-Unis. Il est probable que l'enquête sociale lancée par la justice débouchera sur une surveillance des enfants, sans doute par le biais de « l'aide éducative en milieu ouvert ». Des enfants sur qui pèsera, quoi qu'il arrive, le poids d'une conception hors normes.
* « Le Parisien » du 20 juin.
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