CONGRES HEBDO
La dyspepsie est définie comme une douleur ou un inconfort siégeant dans la partie haute de l'abdomen, d'évolution chronique. En pratique, on distingue trois entités pathologiques :
1) lésionnelle (ulcère, cancer gastrique...) ;
2) secondaire (causes métaboliques, systémiques, exogènes, etc.) ;
3) fonctionnelle (avec endoscopie normale).
Trois mécanismes physiopathologiques ont été incriminés : le ralentissement de la vidange gastrique, l'insuffisance de la relaxation fundique et l'hypersensibilité gastrique. Quant à l'établissement d'un lien entre dyspepsie et AINS, celui-ci demeure difficile à établir, d'une part, car il s'agit d'une pathologie fonctionnelle, dont la fréquence est élevée dans la population générale (20-40 %), et, d'autre part, du fait de la sélection des malades traités par AINS et de la coprescription d'antiulcéreux. Il existe cependant certains arguments de la littérature en faveur d'une augmentation de la dyspepsie sous AINS, de l'ordre d'un facteur 2. Par quels mécanismes les AINS favoriseraient-ils la dyspepsie ? Dénuées d'effets sur la motricité digestive, ces molécules semblent induire ce phénomène davantage par un effet topique direct ou indirect que par un effet systémique. S'il existe donc bien un lien entre la prise d'AINS et la dyspepsie, celle-ci est cependant d'une faible valeur prédictive de complications digestives graves qui, dans 80 % des cas, ne sont précédées d'aucun symptôme. Toutefois, l'existence d'une dyspepsie chez un patient sous AINS s'associe une fois sur deux à des lésions oeso-gastro-duodénales.
D'après une communication du Pr Raymond Colin (Rouen) lors d'un déjeuner-débat organisé avec le soutien des Laboratoires AstraZeneca.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature