La droite italienne, qui a remporté les élections de dimanche, a opposé une fin de non-recevoir à la requête de l'Eglise et du pape Jean-Paul II d'annuler la loi autorisant l'avortement, en estimant qu'il est tout au plus possible de l'améliorer.
La Conférence épiscopale italienne et le pape Jean-Paul II avaient demandé à la nouvelle classe dirigeante italienne de revoir la « loi 194 » qui autorise l'avortement dans les trois premiers mois de grossesse, et même après, si la vie de la mère est en danger, à la lumière d' « un engagement en faveur de la vie humaine, depuis sa conception jusqu'à sa fin naturelle ».
« Nous pouvons travailler pour prévenir l'avortement, a déclaré le très catholique Rocco Buttiglione, chef du parti chrétien-démocrate CDU, membre de la coalition de droite . Nous pouvons répéter que l'embryon a droit de vie. Je voudrais même davantage, je voudrais faire tout ce que le saint-père souhaite. Mais d'un point de vue réaliste, je dis que dans l'Italie d'aujourd'hui, dans sa situation culturelle et avec les majorités parlementaires que nous avons, nous ne pouvons pas faire davantage. »
« Nous pouvons améliorer, modifier, renforcer la prévention (de l'avortement contenue dans la « loi 194 »). Mais nous n'avons pas la force de l'abolir », a reconnu M. Buttiglione, dans une interview au quotidien « la Repubblica ».
La « loi 194 », adoptée en 1978, a légalisé l'avortement, auparavant considéré comme un « délit ». Un référendum organisé trois ans plus tard pour abroger la loi a obtenu l'effet contraire, recueillant 68 % et « non » à l'abrogation.
Allessandra Mussolini, petite-fille du dictateur italien et membre d'Alliance nationale AN, postfasciste) va encore plus loin et dit : « Il me semble qu'il y a d'autres priorités en Italie et ouvrir un débat sur la 194, alors que l'on n'a toujours pas fini de voter (le deuxième tour des municipales est le 27 mai) me semble peu opportun », a-t-elle déclaré au quotidien « la Stampa ».
Rappelant que « l'Etat est laïque », Mme Mussolini se met en contradiction également sur le thème de la famille avec les thèses du Vatican, en affirmant que « nous devons garantir de toute évidence la primauté de la famille fondée sur le mariage, mais les couples de fait existent et nous devons en tenir compte ».
Même son de cloche chez Roberto Formigoni, président de droite de la région Lombardie (nord), qui affirme qu'il est possible tout au plus d' « améliorer "la loi 194", avec une protection majeure pour le libre choix de la maternité ».
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