La hausse marquée du trafic de drogue en provenance d'Afghanistan, depuis le début de l'année, menace l'Asie centrale, qui y voit un facteur majeur de déstabilisation de la région, souligne l'ONU.
Contrôlé à 95 % par le régime des taliban, l'Afghanistan est, avec la Birmanie, le principal producteur mondial d'héroïne, rappelle le dernier rapport annuel onusien de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). Le Tadjikistan se trouve ainsi confronté à « une agression de narcotrafiquants afghans, qui constitue un danger pour notre sécurité », dénonce le directeur de l'Agence présidentielle tadjike de lutte contre les stupéfiants. « Les laboratoires de raffinage sont situés juste derrière la frontière » (commune avec l'Afghanistan sur 1 200 km). En outre , « au cours de la décennie 1990, ils sont passés à la fabrication industrielle », explique un diplomate occidental à Moscou, évoquant une « véritable stratégie ». Dans ces conditions, qu'en est-il du décret taliban de juillet 2000 interdisant la culture du pavot à opium en Afghanistan ? Cette annonce visait à soutenir les prix de l'héroïne, alors que, dans le même temps, les taliban ont constitué des stocks importants d'opium pour alimenter le marché, affirment des experts des Nations unies dans un rapport au Conseil de sécurité de mai 2001. Ils mettent l'accent sur le fait que la drogue permet le financement du trafic d'armes et de groupes islamistes qui tentent de fragiliser les républiques d'Asie centrale. Selon Ahmed Rashid, auteur d'un ouvrage sur les taliban, la milice islamiste au pouvoir à Kaboul héberge sur son territoire le Mouvement islamique d'Ouzbékistan, qui est accusé par Tachkent d'une série d'attentats dans la capitale ouzbeke en février 1999. L'argent de la drogue financerait également le Hizbi Tahrir, basé au Tadjikistan, qui l'a mis hors la loi, et qui souhaite l'installation d'un califat sur le territoire des cinq républiques d'Asie centrale. Enfin, l'héroïne représenterait, toujours d'après Ahmed Rashid, une source de revenus non négligeable pour le terroriste présumé Oussama ben Laden, soupçonné par Washington d'être lié aux attentats meurtriers ayant frappé les Etats-Unis le 11 septembre.
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