Réalisation
Robert Siodmak
Année de réalisation
1946
Titre original
The Dark Mirror
Scénario
Nunally Johnson, Phyllis Loughton, d’après Wladimir Pozner
Musique
Dimitri Tiomkin
Distribution
Olivia de Havilland (Terry/Ruth Collins)
Lew Ayres (Dr Scott Elliott)
Thomas Mitchell (Lieutenant Stevenson)
L’histoire
Une jeune femme est accusée du meurtre d'un médecin : on l'a vue près du lieu du crime au moment où celui-ci a été commis, et pourtant elle a un alibi indiscutable. La police découvre, en se rendant chez elle, la présence de sœurs jumelles, aucune n'avouant ni ne dénonçant l'autre. L’enquête tourne court, la procédure avorte et les deux sœurs sont remises en liberté. Un lieutenant de police arrive à convaincre un psychiatre (passionné par ce cas et amoureux de l’une des deux jeunes femmes) de l’aider à déterminer, au péril de sa vie, qui est la meurtrière.
Autour du film
La Double énigme marqua le retour à l’écran de Lew Ayres qui n’avait pas tourné depuis 1941, date à laquelle il se déclare objecteur de conscience. Du coup, ses films furent boycootés jusq’à ce qu’il s’engage dans les services médicaux de l’armée américaine et se distingue sous le feu dans la Guerre du Pacifique.. Ce qui lui permis une fois la guerre terminée de retrouver le chemin des studios.
1946, la bonne année d’Olivia de Havilland
L’actrice tourna quatre films cette année-là dont "À chacun son destin" pour lequel elle obtiendra son premier Oscar et "Double énigme" qui lui donna l’occasion rêvée d’interpréter le double rôle de sœurs jumelles, même si ce ne fut pas simple : « Ce fut un film extrêmement dur à faire. Les problèmes techniques posés par le double rôle furent très difficiles à résoudre et l’horrible Terry que j’ai dû jouer dans le film continue à me hanter encore aujourd’hui. »
Ce qu’en pense la critique
Contrairement à Hitchcock ("La Maison du Dr Edwards") et à Fritz Lang ("La Femme au portrait"), Siodmak n'est pas vraiment intéressé par la psychanalyse. Il sacrifie donc, avec gentillesse, aux exercices imposés par le scénario (une scène pour sous-entendre que Terry est folle, une autre pour suggérer l'inverse), mais il s'en fiche un peu. Ce qui le passionne, en revanche, c'est montrer, avec un humour certain et le secours d'un noir et blanc expressionniste, le doute s'infiltrant dans les certitudes. Celles des personnages, bien sûr, mais aussi celle du spectateur manipulé et heureux de l'être, qui nage constamment entre artifice et vertige. A sa façon, sans se prendre au sérieux, ce cinéaste, qu'on ne finit plus de redécouvrir, s'amuse à miner joliment l'Amérique des apparences, croyant fermement, à l'image du psy naïf et sentimental, tout connaître des méandres de l'être humain (Pierre Murat, Télérama).
Siodmak raconte cette histoire de démence criminelle d’une manière austère, presque démonstrative, évitant d’appuyer sur les effets. Cel renforce curieusement la force du film qui joue sur l’ambiguité latente qui existe entre les deux sœurs. Cette repésentation du bien et du mal sous une forme identique crée ainsi un malaise qui contribue au succès du film (Le Guide des films, coll. "Bouquins", ed. Robert Laffont).
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