ALORS qu'il est largement connu que l'alcool est fortement déconseillé au cours de la grossesse ; alors que ses conséquences sont décrites dans le cadre du syndrome d'alcoolisme foetal, une équipe de chercheurs américains a voulu en savoir plus. Essentiellement sur les conséquences neurologiques. Et le travail de Mary L. Schneider et coll. (Madison, Wisconsin), mené sur des guenons rhésus, a pu effectivement en préciser le retentissement sur le système dopaminergique. L'alcool agit diversement selon le stade de la gestation auquel il est consommé.
Les chercheurs ont soumis trois groupes de macaques à de petites doses d'alcool, à des moments différents de la gestation. Les rejetons, une fois adultes, ont subi des PET-scan afin que soient testées leurs fonctions dopaminergiques.
Dans les trois groupes, le striatum est atteint, mais la synthèse de dopamine est affectée différemment selon la période de la gestation.
Des doses très modérées.
Dans les deux groupes ayant reçu des doses très modérées d'alcool en début de gestation, au moment de la neurogenèse, le système dopaminergique est altéré. Ce qui peut se traduire, selon les chercheurs, par la perte des décharges habituelles de dopamine face à un événement extérieur et pourrait conduire à la recherche d'alcool ou de drogue comme substitut à la réaction dopaminergique.
La consommation d'alcool en milieu ou fin de gestation rend les animaux hypersensibles à la dopamine. Ils sont susceptibles aux stimuli environnementaux puissants, qui deviennent irrésistibles.
Pour l'équipe américaine, le PET-scan a permis de faire le lien entre les problèmes comportementaux ou d'apprentissages, dus à l'alcool in utero, et le développement cérébral. Les guenons ne recevaient pourtant que l'équivalent d'un ou deux verres par jour, soit des alcoolémies de l'ordre de 0,04 à 0,05 g/l. Ce qui permet à Mary L. Schneider de dire que l'alcool est néfaste à tout moment, notamment avant même le début de la grossesse.
« Alcoholism : Clinical and Experimental Research », 15 septembre 2005.
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