DE NOTRE CORRESPONDANT
MÉDECINS, sociologues, anthropologues, philosophes, éthiciens, psychologues, infirmières, bénévoles…, la seule liste des professions représentées parmi les quelque 200 intervenants prévus au cours du congrès annuel de la SFAP illustre parfaitement le thème au coeur de ces trois jours : la diversité.
Diversité des professionnels confrontés aux soins palliatifs dans leur pratique, diversité des publics y ayant recours, diversité des personnes ayant à débattre de cette question aujourd'hui si souvent abordée dans les médias… Mais si souvent réduite aux seules affaires hautement délicates de l'euthanasie. «On ne peut pas réduire les soins palliatifs à la question de l'euthanasie», dit d'emblée Patrick Javel, cadre de santé au sein de Respavie, réseau de soins palliatifs à Nantes et président du comité d'organisation du 14e congrès de la SFAP.
Désireux – au contraire de cette approche réductrice – d'appréhender les soins palliatifs dans toute leur diversité, culturelle, sociale et professionnelle, les organisateurs ont donc choisi d'aborder de front les sujets qui font débat pour aider à dépasser les antagonismes habituels. «Soignants, patients, accompagnants, institutions, associations… Avec le regard singulier propre à chacun et à sa culture, on ne s'écoute pas toujours entre nous, constate Vincent Morel, médecin au sein de l'équipe mobile d'accompagnement et de soins palliatifs du CHU de Rennes et président du comité scientifique du congrès. Les différents acteurs des soins palliatifs ont pourtant plus de convergences sur des points fondamentaux que l'on ne pense et nos divergences concernent plutôt des aspects secondaires.»
Illustration : une séance plénière est organisée sur «la culture palliative dans une économie de rentabilité». Parmi les intervenants, le directeur général du CHU de Toulouse, Jean-Jacques Romatet, interviendra sur « les soins palliatifs à l'épreuve de la T2A » (tarification à l'activité). «Aujourd'hui, un système attend un rendement immédiat de l'investissement, souligne le Dr Morel. Il faut pourtant regarder sur plusieurs années l'apport que peut avoir la présence d'une unité ou d'une équipe spécialisée. Par exemple, une réflexion collective peut amener à revoir l'usage des chimiothérapies, parfois inutiles. La présence de ces professionnels peut aussi aider à une meilleure orientation des patients au sein de l'établissement, donc à une prise en charge plus efficace…»
Spécialisation ?
Dans le même esprit, des ateliers « controverses » sont prévus. Parmi les sujets : « Y a-t-il une place pour les paramédicaux dans la décision de limitation de traitement ? », « Y a-t-il une place pour les soins palliatifs dans les services d'urgence et de réanimation ? », ou encore « Soins palliatifs, en route vers la spécialité ? ». Ce dernier thème, qui permettra de se poser la question de l'utilité de se spécialiser autant dans ce domaine, fait écho à la création récente d'un diplôme d'études spécialisées complémentaires Douleurs et soins palliatifs dont le programme est prêt à être mis en oeuvre à la rentrée prochaine. Si son financement est confirmé par le ministère de la Santé.
Roselyne Bachelot, qui clôturera le congrès, apportera peut-être la réponse. Autre annonce attendue : celle d'un plan tant espéré par les professionnels pour améliorer la formation et augmenter le nombre d'équipes. On parle de la venue de Nicolas Sarkozy lui-même.
Programme complet sur : www.sfap.org.
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