LA DIACERHÉINE, indiquée dans le traitement symptomatique des manifestations fonctionnelles de l'arthrose, a démontré un effet favorable sur la structure du cartilage au cours de l'étude ECODIAH.
À côté de cet effet structural, la diacerhéine a une activité anti-inflammatoire modérée et elle agit sur la douleur et le handicap de façon différée, ce qui peut nécessiter son association à un antalgique ou à un anti-inflammatoire en début de traitement.
Les preuves de son activité symptomatique dans la gonarthrose et la coxarthrose sont nombreuses, et trois études cliniques et deux métaanalyses ont été publiées récemment.
Les études cliniques (1, 2, 3), menées chez des patients souffrant de gonarthrose, confirment : pour la première, la supériorité de la diacerhéine sur un placebo sur la douleur et la capacité fonctionnelle (échelles WOMAC) ; pour les deux autres, l'efficacité comparable de la diacerhéine et de deux AINS, avec, pour la diacerhéine, l'avantage d'un effet qui persiste au moins trois mois après l'arrêt.
Une métaanalyse (4) a rassemblé 19 études (2 637 patients) : la diacerhéine a une efficacité supérieure au placebo (glass score : 1,50) sur les symptômes de l'arthrose, avec un effet rémanent persistant jusqu'à trois mois après le traitement.
L'étude publiée de Fidelix (5) retrouve des résultats très similaires.
Inhibition de l'IL1b.
La diacerhéine présente un mode d'action original centré sur l'inhibition de la production d'IL1, une des principales cytokines impliquées dans la destruction du cartilage.
Ce mode d'action déjà démontré in vitro a fait l'objet d'une évaluation in vivo chez l'homme par le Pr Jean-Pierre Pelletier (Montréal).
Vingt patients souffrant de gonarthrose en poussée congestive ont reçu au cours d'un essai en ouvert 50 mg deux fois par jour de diacerhéine pendant quatre semaines. Pour évaluer l'effet sur l'IL1b, chacun a subi une arthrocentèse à J0 et à la fin du traitement.
Chez les 12 patients qui avaient à J0 un taux d'IL1b détectable dans le liquide synovial, la diacerhéine a induit une réduction significative de ce taux (p < 0,03).
Pour le Pr Pelletier, ces résultats confirment les données des études précliniques montrant que le mode d'action de la diacerhéine est médié en partie par l'inhibition de la synthèse de l'IL1b.
EULAR 2008, symposium satellite organisé par le Laboratoire Negma-Lerads, présidé par les Prs Francis Berenbaum (hôpital Saint-Antoine, Paris) et Maxime Dougados (hôpital Cochin, Paris).
(1) K. Pavalka et coll. « Arthritis Rheum » 2007 ; 56 : 4055-64.
(2) W. Louthrenoo et coll. « Osteoarthritis and cartilage » 2007 ; 15 : 605-14.
(3) W.J. Zheng, APLAR « J Rheum » 2005 ; 9 : 64-9.
(4) B. Rintelen et coll. « Arch Inter Med » 2006 ; 166 :1899-1906.
(5) T.S. Fidelix et coll. Cochrane database syst Rev. 2006 ; 1 : CD005117.
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