Revalorisation des PH à temps partiel

La Dhos ouvre la voie

Publié le 12/02/2006
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ENVIRON huit mille praticiens travaillent à temps partiel dans les hôpitaux publics.

Ils estiment faire l’objet d’un traitement inégalitaire par rapport aux PH à temps plein, à la fois en termes de rémunération et de droits à la retraite.

Longtemps, les pouvoirs publics ont occulté le sujet. Mais les négociations visant à rénover les statuts des médecins hospitaliers ne pouvaient faire l’impasse sur ce dossier. Le cas des PH à temps partiel a donc été abordé la semaine passée.

Les services de la Dhos ont rencontré les intersyndicats de PH (CMH, CPH, Inph, Snam, Uccmsf) à ce propos. «C’est la première fois qu’une réunion nous était pleinement consacrée», note avec satisfaction la présidente de l’Intersyndicat des PH à temps partiel, le Dr Isabelle Gros. Et, semble-t-il, la discussion a été constructive. «Rien n’est encore joué, mais on a bon espoir que cela aboutisse», déclare le Dr Gros.

Sur le fond personne – ni les pouvoirs publics, ni les syndicats – ne semble contester la légitimité des revendications des PH à temps partiel. Ces derniers demandent l’alignement de leur salaire sur celui des PH à temps plein, au prorata du temps travaillé ; la cotisation pour leur retraite complémentaire sur la totalité de leur rémunération, et non plus sur les deux tiers comme à présent ; et la prime d’exclusivité de service public pour ceux qui ne travaillent qu’à l’hôpital, au même titre que les PH temps plein.

Gommer les inégalités.

Se posent alors deux questions : comment adapter leur statut en conséquence, et quel financement dégager ?

L’Intersyndicat des PH à temps partiel réclame la création d’un statut unique PH temps plein et temps partiel – une idée soutenue par les intersyndicats de PH. Or, pour des raisons juridiques, ce scénario poserait plus de problèmes qu’il n’en résoudrait, a expliqué la Dhos, qui propose plutôt une harmonisation entre les deux statuts afin de gommer les inégalités. Le Dr Gros, certes un peu déçue, s’y attendait. Elle se fait une raison. «Le statut unique sera une étape ultérieure. L’important, aujourd’hui, c’est de rendre notre statut attractif», explique la présidente de l’Intersyndicat.

Reste la question du financement de cette harmonisation des statuts, qui coûtera une soixantaine de millions d’euros par an à l’Etat. C’est là que le bât blesse. «On nous a dit qu’en 2006 il n’y avait pas d’argent prévu pour cela», regrette le Dr Gros.

Une nouvelle discussion est prévue entre la Dhos et les syndicats le 2 mars à propos des PH temps partiel. Les hospitaliers espèrent que Bercy aura donné le feu vert d’ici là, comme l’explique le Dr Pierre Faraggi, président de la CPH (Confédération des praticiens des hôpitaux) : «On peut entendre les raisons de la Dhos contre la fusion des statuts; l’important, c’est de revaloriser le statut des PH temps partiel. Ce qui compte maintenant, c’est le financement. Or on ne voit rien venir.» Le Dr Faraggi pense qu’il faudra un mouvement des PH «pour faire avancer les choses».

> DELPHINE CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7897