S’il peut être spontané, L’anxiété de séparation survient le plus souvent à la suite d’un événement de vie stressant (décès, déménagement…) entraînant une modification dans le profil d’attachement de l’enfant. Son diagnostic repose sur un ensemble de critères définis par le DSM-IV : manifestations de détresse intense lorsque l’enfant est séparé des personnes auxquelles il est attaché ou lorsqu’une séparation est à redouter, ruminations et préoccupations morbides portant sur l’intégrité de la famille et de l’enfant lui-même, nostalgie du chez soi. Les enfants atteints d'anxiété de séparation ont souvent du mal à aller se coucher, insistant pour que quelqu'un reste près d'eux jusqu'à ce qu'ils s'endorment. La nuit, ils vont parfois dans le lit de leurs parents ou dans celui d'une personne proche. Le trouble peut entraîner une réticence persistante ou un refus d'aller à l'école. Il peut s’accompagner de cauchemars répétés et de plaintes somatiques diverses (céphalées, douleurs abdominales, nausées…).
Evolution sur plusieurs années
L’anxiété de séparation doit être distinguée de l’angoisse de séparation développementale qui est une réaction de détresse normale observée chez les bébés séparés de leur figure principale d’attachement. L’anxiété de séparation se distingue par l’intensité des manifestations, la durée du trouble supérieure à 4 semaines, la détresse clinique et le retentissement sur le fonctionnement de l’enfant. S’il peut disparaître spontanément, l’évolution s’étale typiquement sur plusieurs années avec une alternance de périodes de rémission et d’exacerbation favorisées par des facteurs déclenchants. Des études ont montré qu’il pourrait représenter un facteur prédisposant dans le développement ultérieur des troubles anxio-dépressifs. Dans la pratique, le médecin généraliste doit savoir reconnaître le trouble. Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent être envisagées dans la prise en charge. Il est également important d’impliquer les parents dans la prise en charge et de favoriser les attitudes parentales positives.
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