LES NOUVEAUX critères requis par l'Eaaci (European Academy of Allergy and Clinical Immunology) et le consensus Aria (Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) auxquels doivent répondre aujourd'hui les antihistaminiques sont très stricts, rappelle le Pr M. Bousquet (Montpellier). Sont notamment prises en compte : les propriétés pharmacologiques pour une action rapide puissante prolongée et spécifique sur les récepteurs histaminiques H1, l'efficacité clinique (sur les symptômes nasaux et oculaires), l'évaluation chez le sujet âgé et l'enfant, l'absence de sédation et d'effet cardiaque ainsi qu'une confirmation par des études prospectives postcommercialisation.
Un groupe d'experts français (ORL, pneumo-allergologues, pharmacologues) a disséqué les travaux et les études cliniques publiés sur la desloratadine dans la rhinite allergique (RA) afin d'en préciser le niveau de preuves.
Agoniste inverse.
La pharmacologie de la desloratadine (métabolite actif de la loratadine) est intéressante :
- blocage puissant et spécifique des récepteurs H1 (cinquante fois plus élevé que pour les récepteurs H2 ou cholinergiques) ;
- action rapide (dans la demi-heure suivant la prise), notamment sur la congestion nasale (mesure du débit nasal par rhinomanométrie) ;
- point important, souligne le Pr Ph. Devillier (Reims) : la desloratadine agit en « agoniste inverse », une propriété originale qui se traduit par la réduction directe de l'activité du récepteur H1 en le stabilisant dans une conformation inactive d'où un effet prolongé ;
- pas d'interaction avec d'autres médicaments (kétoconazole ou érythromycine) ou des aliments (jus de pamplemousse, jus d'orange).
Efficacité et tolérance se jugent sur les essais cliniques. Ils montrent une amélioration de l'ensemble des symptômes de RA : rhinorrhée, congestion nasale, éternuement, prurit nasal avec diminution des symptômes non nasaux qui va jusqu'à la réduction complète de : prurit et rougeur oculaires, larmoiement, prurit vélo-palatin et toux dans la totalité des études retenues par les experts ; l'action se maintient sur un mois.
La tolérance a été évaluée chez l'enfant de plus de deux ans (deux études) et les essais chez l'adulte incluaient des patients de plus de 65 ans. Elle est satisfaisante avec une faible incidence de la somnolence (3 % ; placebo 2 %), pas de troubles cognitifs, psychomoteurs, cardiaques ; des données confirmées par l'expérience postcommercialisation, note le Pr A. Didier (Toulouse) : plus de 50 000 patients (observatoire allemand créé en 2001) avec observance excellente et taux bas d'effets indésirables.
Rapyde et les cyprès.
L étude Rapyde menée contre placebo chez plus de 200 patients dans le sud de la France pendant la période de pollinisation des cyprès a « testé » Aerius dans une des RA les plus sévères, souligne le Pr P. Demoly (Montpellier). Elle confirme l'efficacité précoce sur les signes ORL et non ORL ainsi que sur la qualité de vie (questionnaire spécifique de Juniper) avec une excellente tolérance.
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