PARCE QU'ELLE FAIT depuis dix-sept ans les beaux jours des rentrées automnales et parce qu'elle crève une nouvelle fois le plafond des tirages avec 200 000 exemplaires, honneur à Amélie Nothomb. Après « Ni d'Eve ni d'Adam », couronné par le prix de Flore, « le Fait du prince » (Albin Michel) a pour thème la transformation d'un homme ordinaire après qu'il a volé l'identité d'un inconnu qui lui ressemble, mais qui est très riche, venu mourir dans une soirée qu'il avait organisée.
Derrière elle caracolent une quinzaine d'auteurs seulement dont les romans sont tirés à plus de 15 000 exemplaires.
Partant de sa liaison avec la star de la chanson Doc Gynéco, alias Bruno, qui a un ami appelé Charly, Christine Angot donne avec « le Marché des amants » (Seuil) un roman sur l'amour, les préjugés de classe et de race, et le malaise dans la société française actuelle.
Retour autobiographique aussi de Christian Authier, sur sa jeunesse en 1994 et 1995, « Une belle époque » (Stock) : travaillant dans une agence de communication, il avait alors mis son savoir et son enthousiasme au service d'un maire rêvant de destinée nationale sur fond de campagne présidentielle.
Alter ego de Raphaël Confiant, le héros de « Black is black » (Alphée-Jean-Paul Bertrand) est entraîné comme d'autres hommes et femmes au fin fond de la forêt tropicale : la raison de cette aventure orchestrée par un gourou qui se réclame de l'Égypte antique étant de fonder une nouvelle race nègre pure et débarrassée de toute trace d'influence européenne !
Retraversant l'Atlantique des années après « Kennedy et moi », Jean-Paul Dubois nous installe à Hollywood ; « les Accommodements raisonnables » (L'Olivier) sont tentés par le héros qui a saisi l'occasion de réécrire le scénario d'un film dont il est l'auteur pour échapper à ses échecs sentimentaux et professionnels, et qui se laisse tenter par cet univers brillant.
Dans la suite un peu tardive des jeux Olympiques, mais bien sûr au-delà des performances physiques, le prix Goncourt Jean Echenoz s'intéresse, dans « Courir » (Minuit), à un ouvrier dans la République tchèque qui s'initie à la course et finit par vouloir être l'homme qui court le plus vite sur terre.
Le cinéma est au coeur de « Paradis conjugal », d' Alice Ferney (Albin Michel), dont l'héroïne, une mère de quatre enfants, regarde en boucle depuis trois mois le film de Mankiewicz, « Chaînes conjugales », une histoire d'amitiés entre quatre femmes, puis de trahison, qu'elle vit par effet miroir.
C'est aussi une mère de quatre enfants qui est campée par Sylvie Germain dans « l'Inaperçu » (Albin Michel), une mère courage qui, pour l'aider à veiller sur sa famille après l'accident qui a tué son mari et handicapé leur fille cadette, et pour gérer l'affaire familiale, engage un inconnu rencontré le soir de Noël ; après dix ans de soutien sans faille, il disparaît.
De la réalité au fantastique, Laurent Gaudé nous ouvre « la Porte des enfers » (Actes Sud) : de la vengeance de Filippo Scalfaro, dont le fils a été tué d'une balle perdue dans les rues de Naples en 1980, au mythe d'Orphée, lorsque le père va rechercher son fils d'entre les morts.
Peinture sociale des gens qui vivent au bout de la ligne du RER, à Joigny-les-Deux-Bouts, construite par Faïza Guène sous la forme d'un polar, « les Gens du Balto » (Hachette Littératures) donne chapitre après chapitre la parole aux habitués d'un bistrot où le patron a été assassiné.
Régis Jauffret réinvente quant à lui le roman épistolaire avec « Lacrimosa » (Gallimard), un échange de lettres entre le narrateur et son amante qui vient de se suicider.
Roman au long cours, « Ce que le jour doit à la nuit », de Yasmina Khadra (Julliard), raconte, des années 1930 à nos jours, l'itinéraire chaotique d'un garçon algérien marqué dans l'enfance par une tragédie familiale.
Catherine Millet avait fait scandale il y a sept ans en publiant « la Vie sexuelle de Catherine M ». Dans le prolongement de ce récit et pour en finir avec la question la plus souvent posée par ses lecteurs, concernant la jalousie, « Jour de souffrance » (Flammarion) revisite toute sa vie sentimentale sous cet angle particulièrement aigu.
L'amitié peut-elle survivre à tout ? C'est la question que pose Marie Nimier dans « les Inséparables » (Gallimard), l'histoire d'une amitié qui date depuis l'enfance entre la narratrice et Léa, alors que celle-ci tombe dans la drogue et la prostitution.
De flammes et de cendres, « l'Incendie du Chiado » (Viviane Hamy) se situe après l'incendie qui ravagea le quartier historique de Lisbonne, un drame auquel assista François Vallejo. Il y raconte les relations ambiguës de quatre habitants qui refusent de quitter les décombres fumantes alors qu'apparaît un mystérieux personnage diabolique.
Décrit par Cécile Wajsbrot dans « l'Ile aux musées » (Denoël), le chassé-croisé amoureux de quatre personnages en pleine incertitude sentimentale oscille entre Paris et Berlin, deux villes chargées d'histoire.
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