DANS LE « New England Journal of Medicine », Ahmet Faik et coll. publient une description clinique, radiologique et épidémiologique de huit patients chez qui l’infection a été diagnostiquée, à l’hôpital de Tucunzu Yil (à Van). Les auteurs concluent en soulignant que le virus H5N1 peut occasionner un spectre étendu de symptômes, mais qu’il peut poser des difficultés diagnostiques majeures.
Cinq jours entre l’exposition et la maladie.
Les patients avaient entre 5 et 15 ans, et tous ont eu un contact avec des volailles malades ou mortes de grippe aviaire. D’autres membres de leurs familles ont eu les mêmes contacts, mais sans déclarer la maladie. L’intensité et la durée du contact peuvent représenter des déterminants importants pour la transmission.
Il s’est passé en moyenne cinq jours entre l’exposition aux poulets infectés et l’apparition de la maladie.
Il est important de souligner que les résultats du test initial de recherche du virus H5N1 par PCR en temps réel sur les sécrétions nasopharyngées peuvent être négatifs.
«Nous avons été capables de poser le diagnostic en raison du fort degré de suspicion de l’infection par le H5N1, au cours d’une épidémie connue de la maladie chez la volaille. Et aussi parce que tous les patients ont été vus au même centre, qu’ils avaient une présentation symptomatique similaire et qu’ils venaient d’une région géographique limitée.»
Le test a donc été réitéré, à partir des frottis nasopharyngés et d’une aspiration trachéale profonde.
«Notre expérience suggère que le test ELISA et le test de recherche rapide de la grippe n’ont qu’un intérêt limité pour le diagnostic de H5N1. Une PCR en temps réel doit être appliquée.»
Fièvre, tachypnée, angine, myalgies.
La plupart des patients ont eu des symptômes grippaux sévères et des signes radiologiques de pneumonie au moment où ils se sont présentés à l’hôpital. Tous avaient une fièvre. Avec une tachypnée (n = 7), une angine (n = 6), des myalgies (n = 4). La diarrhée, qui est fréquente, n’est survenue que chez trois des huit jeunes gens. La conjonctivite, les céphalées, des saignements gingivaux pouvaient accompagner les signes cliniques majeurs.
A l’examen radiologique des poumons, on a constaté une infiltration bilatérale, une opacité lobaire ou focale et des bronchogrammes aériens. La pneumonie a progressé rapidement.
Un seul patient a eu une forme atténuée, sans pneumonie.
Sur le plan biologique, on note une leucopénie marquée, une lymphopénie et une thrombocytopénie. Chez la plupart des enfants, on a observé une élévation de l’aspartate aminotransférase, de la lactate déshydrogénase et de la créatine kinase.
Les inhibiteurs de la neuraminidase, comme l’oseltamivir et le zanamivir, sont efficaces pour traiter cette infection lorsqu’ils sont donnés dans les quarante-huit premières heures. Mais les patients se sont présentés trop tardivement. L’évolution sévère habituelle de la maladie est survenue dans cette série, où l’on déplore quatre décès chez ces huit patients.
« New England Journal of Medicine », 23 novembre 2006, pp. 2179-2184.
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