Un travail conduit en Caroline du Nord et publié dans le « Lancet » montre que la dépression est un facteur important et indépendant, prédictif de mortalité après pontage coronarien.
Ce nouveau travail s'imposait : jusqu'à présent, les études cliniques qui avaient suggéré que la dépression accroît la mortalité après pontage coronarien étaient sujettes à discussion car elles étaient trop petites et faisaient l'objet d'un suivi trop court.
L'équipe de James Blumenthal (Duke University Medical Center, Durham) a évalué 817 patients qui ont bénéficié d'un pontage coronarien entre mai 1989 et mai 2001. Tous ont ont été classés selon une échelle de dépression (CES-D pour Center for Epidemiological Studies-Depression) avant l'intervention et six mois après et ont été suivis jusqu'à un maximum de douze ans.
Parmi ces 817 patients, on a dénombré 122 décès (15 %) sur un suivi moyen de 5,2 ans ; 310 patients (38 %) remplissaient les critères de dépression (CES-D > ou = à 16) : pour 213 (26 %), une dépression légère (CES-D entre 16 et 26) et pour 97 (12 %), une dépression modérée (CES-D = ou > à 27).
Les analyses de survie ont été réalisées en tenant compte de certains facteurs : âge, sexe, nombre de greffons, diabète, tabagisme, fraction d'éjection du ventricule gauche, antécédent d'infarctus du myocarde ; elles ont montré que les patients ayant une dépression modérée à sévère à l'entrée dans l'étude ou bien légère ou modérée à sévère persistante à six mois, avaient des taux de décès plus élevés que ceux qui n'ont pas de dépression.
« Malgré les progrès dans la prise en charge médicale et chirurgicale des patients après pontage coronarien, la dépression est un important et indépendant facteur prédictif de décès après pontage et devrait être soigneusement évaluée et traitée si nécessaire », concluent les auteurs.
« Lancet », du 23 août 2003, pp. 604-609.
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