Des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health ont découvert que les moustiques infectés par le virus de la dengue ont davantage faim et se nourrissent avec plus de facilité. L’infection modifie l’expression de gènes au niveau des glandes salivaires et des antennes. Ces phénomènes pourraient augmenter la transmission de l’infection à l’homme.
Comme le virus est inoculé par la salive, les glandes salivaires jouent un rôle essentiel dans la transmission. Ces organes facilitent l’alimentation par le sang, en produisant des molécules aux propriétés anticoagulantes, anti-inflammatoires, antimicrobiennes et vasodilatatrices.
Les gènes de l’odorat hautement concernés
Afin de préciser l’impact salivaire de l’infection, les chercheurs ont mesuré les niveaux d’expression des gènes, les « transcrits », chez les moustiques infectés. Là, les scientifiques ont constaté que 147 transcrits étaient modifiés par le virus, dont certains sont impliqués dans des fonctions essentielles, telles que l’immunité, l’alimentation et la quête de l’hôte. Des gènes de l’odorat sont hautement concernés et ont fait l’objet de recherches spécifiques.
Dans leurs expériences, les chercheurs ont voulu observer ce qu’il se passait si ces gènes de l’odorat étaient « éteints ». Leur inactivation a alors considérablement augmenté le laps de temps pour la mise en quête de nourriture mais aussi la durée de la recherche elle-même. Mais ce n’est pas tout, l’équipe a mis en évidence que les organes majeurs de l’olfaction, les antennes, étaient infectés de façon massive. Ce qui se traduisait par la transcription importante de gènes clefs modulant la quête d’hôte.
PLoS Pathog 8(3):e1002631 doi:10.1371/journal.ppat.1002631
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