POUR LE GRAND PUBLIC, Philippe Decouflé est ce trublion ludique qui a transformé en magie les cérémonies d'ouverture et de clôture des jeux Olympiques d'Albertville en 1992. Le jeune trentenaire timide à lunettes est du jour au lendemain passé au statut de gloire planétaire. Et il n'a jamais déçu ni le grand public ni les amateurs pointus de danse contemporaine. On ne compte plus ses succès, de « Decodex » à « Tritons » et « Shazam ! », qui a eu les honneurs du palais Garnier. Même le Cirque du Soleil lui a fait les yeux doux. Après un certain temps d'absence dans la région parisienne, il est revenu à Chaillot, nouveau temple de la danse contemporaine, avec deux spectacles.
« Sombrero » est une vaste coproduction dont la première a eu lieu au théâtre de Nîmes en octobre dernier. La création musicale qui en est le support est de Brian Eno. Jouée sur scène par un pianiste et deux instrumentistes, elle est un véritable luxe pour un chorégraphe, omniprésente, mais variée et légère.
Léger, le propos de « Sombrero » ne l'est pas avec ses revenants, ses corps éclatés, son Mexique et ses fantômes. Mais la touche Decouflé, c'est la légèreté avec laquelle il traite de tout cela. Tous ses moyens favoris sont exploités, la vidéo, les kaléidoscopes, les jeux de miroirs, tout cela manié désormais avec le même empirisme que dans les spectacles anciens, mais à un haut degré de sophistication. Ses danseurs fétiches de la Compagnie DCA et ses comédiens (Aurélia Petit, Manon Andersen) lui sont fidèles, notamment l'impayable Christophe Salengro, et Decouflé prend part au spectacle. Si la chorégraphie proprement dite n'est pas du plus haut niveau, c'est l'ensemble du spectacle qui emporte l'enthousiasme, une heure et demie en apesanteur, ce n'est pas rien ! La carrière de « Sombrero » se poursuivra à Londres en juillet, à la Maison de la danse de Lyon en septembre, à Anvers en novembre avant une grande tournée en France qui le ramènera à Nîmes en mai 2008. A Chaillot suivra « Solo », reprise d'un classique one-man-show avec le quatuor Psophos et des trucages géniaux.
Théâtre national de Chaillot, salle Jean-Vilar (01.53.65.30.00 et www.theatre-chaillot.fr). Jusqu'au 16 juin (Sombrero) et du 22 au 30 juin (Solo). Prix des places : de 12 à 27 €.
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