« Proposée depuis près d’un siècle, la curiethérapie du cancer prostatique ne s’est réellement imposée que récemment, en particulier grâce à la mise au point de l’échographie endorectale (permettant d’implanter “à vue” ), à la mise à la disposition des curiethérapeutes de “ grains” pour les implantations permanentes et au développement récent de programmes de dosimétrie tridimensionnelle hautement sophistiquée, permettant l’optimisation des applications en temps réel», explique le Pr Jean-Marc Cosset (institut Curie, Paris). Aujourd’hui, chez des patients porteurs de cancers prostatiques localisés et considérés comme « à bas risque », la curiethérapie de prostate par implants permanents (grains d’iode 125, ou plus rarement de palladium 103) offre des résultats à distance (10 à 15 ans) qui paraissent superposables à ceux de la chirurgie.
« C’est en termes de complications que la curiethérapie semble supérieure à la prostatectomie radicale, bien qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’études comparant les deux techniques. Une évaluation médico-économique comparant les deux types de traitements a été effectuée en France par douze centres sous l’égide et avec le soutien financier du ministère de la Santé. Ce travail conclut à un moindre taux d’incontinence et d’impuissance à 6 et 12 mois dans le groupe curiethérapie », analyse le Pr Cosset. Mais l’avantage en termes de capacités sexuelles à 6-12 mois pourrait bien se réduire avec le temps : plusieurs publications font état d’une dégradation au fil des années.
« Enfin, le risque de rétention aiguë urinaire après curiethérapie ne doit être ni négligé ni occulté. Cette rétention peut survenir au décours immédiat de l’implantation ou à distance, plusieurs semaines, voire plusieurs mois après le geste. Si ce risque reste très limité lorsque l’implantation est pratiquée par des équipes entraînées, il peut atteindre 10 à 15% des sujets si la sélection des patients n’est pas correctement effectuée ou si la technique n’est pas appliquée de façon rigoureuse», continue le Pr Cosset. La rétention cède en général spontanément sous traitement médical ou après la pose temporaire d’une sonde urinaire ou d’un cathéter suspubien. Dans quelques rares cas, des sténoses urétrales tardives peuvent justifier la pratique de résection endo-urétrales a minima.
D’après un entretien avec le Pr Jean-Marc Cosset, institut Curie, Paris.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature