Théâtre
PARIS
Ce fut, dans une adaptation de Philippe Léotard, l'irruption d'Arnold Wesker à Paris (à Bourges on avait présenté « Racines » et une des mises en scène d'Ariane Mnouchkine qui installèrent le rayonnement du Théâtre du Soleil à la fin des années soixante. Près de quarante ans plus tard, Jean-Louis Martin-Barbaz propose une version franche avec pas loin de trente comédiens, la plupart très jeunes et fraîchement sortis du cours que le metteur en scène anime. L'adaptation de Keith Gore aurait gagné à être plus radicale. On aurait pu transposer aujourd'hui cette vie de cuisine dans un restaurant à très grande échelle. Les années soixante dont s'inspirent Wesker - c'est sa première pièce et il a travaillé dans une cuisine - sont trop proches et trop lointaines. Avec deux-trois péripéties légèrement transformées, on serait dans notre monde et bien plus intéressé. Il y a du travail, mais il se perd car l'acoustique du théâtre n'est pas unie et que les jeunes manquent de précision parfois.
Théâtre Silvia-Monfort, du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 heures. Durée : 2 h 10 sans entracte, (01.56.08.33.88). Jusqu'au 15 juin.
« Florilège »
Laurent Terzieff, pour la première fois seul en scène et avec les poètes qu'il aime. Au centre de ce florilège, Heinrich Heine traduit par Nerval puis Guillevic, et puis son ami Adamov, Hölderlin, Rilke, Cendras, Goethe, Neruda, Poe, Desnos, Aragon. La simplicité d'une conception scénique et de lumières de Terzieff et Mamet Maaratié, le son de Pierre-Jean Horville. C'est tout. On est certain de l'envoûtant moment que tout cela doit constituer, Terzieff étant en cette affaire le onzième poète... On en reparlera plus longuement, bien sûr.
Lucernaire, à 20 heures, du mardi au samedi, (01.45.44.57.34).
BANLIEUE
« Loki, trompeur des dieux »
Laurent Rogero aime les légendes du Nord. Dans le fonds des contes et légendes scandinaves, qui est magnifique, il a puisé, avec un émerveillement de jeune homme qui découvre que la haute littérature ne se circonscrit pas aux manuels scolaires. Mais Rogero, formé au Conservatoire, n'a pas voulu se contenter d'élaborer une dramaturgie à partir des contes et des personnages fabuleux qui les hantent. Il construit un spectacle sophistiqué qui s'appuie sur une tournette de bois, un manège qui grince et craque et autour duquel les spectateurs sont installés. Sur le plateau, un musicien-manipulateur, trois comédiens qui sont les Nornes, femmes qui président à la destinée des hommes et une jeune femme qui est Loki, serviteur des dieux dont Rogero fait une sorte d'Arlequin entreprenant. Beaucoup de sophistication dans le jeu et des idées, indéniablement. Mais il y a là une coquetterie qui étouffe tout émotion. On observe sans être touché. C'est dommage.
Théâtre de la Tempête, petite salle, du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 h 30. Durée : 1 h 15 sans entracte (01.43.28.36.36). Jusqu'au 18 mai.
REGION
« Oh ! les beaux jours »
Beckett classique et pour jouer Winnie, rôle évidemment très marqué par l'interprétation de Madeleine Renaud, une comédienne qui aborde pour la première fois le monde sombre et solaire pourtant de l'écrivain de Godot, Marilu Marini. C'est Arthur Nauzyciel qui signe la mise en scène. A suivre.
Théâtre de Lorient, centre dramatique national, du 12 au 17 mai (02.97.83.51.51).
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