Grogne

La CSMF mobilise depuis le 12 avril sur le C à 23 euros

Publié le 12/04/2010
Après le niet de la Cour de Cassation sur le Cs, le syndicat de Michel Chassang tente cette semaine de reprendre le leadership sur la contestation. A compter de lundi, il appelle les généralistes à opter pour un C à 23 euros. A une semaine de la remise du règlement conventionnel arbitral, ce nouveau front tarifaire met la pression sur les pouvoirs publics. En théorie MG France ne s’y rallie pas. Mais le syndicat observe le mouvement de très près et annonce qu’il soutiendra tous les confrères qui prendront les 23 euros.

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C’est parti pour le C à 23 euros ! Trois ans après la signature d’un avenant à la convention qui envisageait la revalorisation, la CSMF lance lundi 12 avril un mouvement de contestation tarifaire sur lequel elle mobilise tous les médecins libéraux, quelque soit leur discipline, «pour imposer au Gouvernement et aux caisses le respect de leurs engagements envers la profession». «Les médecins libéraux sont lassés des promesses répétées et jamais concrétisées», poursuit la CSMF, dont le mot d’ordre est triple: appel à tous les médecins généralistes de coter un C à 23 euros pour la consultation au cabinet, «à l’exclusion des patients en CMU», et un V à 33 euros pour la visite à domicile; appel à tous les autres spécialistes à revaloriser conséquemment leur C2 de consultant; et pour tous les médecins, en cabinet et en établissement, appel à «exiger le paiement de leurs astreintes, dès lors qu’ils sont inscrits sur le tableau des gardes.»

Ce mouvement entamé par la CSMF après plusieurs semaines d’«ultimatum» fait suite aux consignes de cotation en Cs lancée il y a déjà plusieurs mois par MG France et Union Généraliste. Même s’il s’agit dans les deux cas de coter 23 euros pour le généraliste, la philosophie n’est pas la même. Le combat pour l’obtention du Cs est spécifique aux généralistes, alors que la consigne de pratiquer le C à 23 euros s’inscrit dans un cadre plus large. «Ce n’est pas un mouvement de médecins généralistes, mais un mouvement pour le respect des engagements conventionnels,» confirme le Dr Chassang, pour lequel il s’agit d’un mot d’ordre qui concerne l’ensemble des médecins libéraux.

En attendant la copie de Fragonard...

«La contestation tarifaire qui débute aujourd’hui est une bataille décisive,» martèle le chef de file de la Conf’, alors que l’on attend pour mardi prochain le règlement arbitral de Bertrand Fragonard, qui devra trancher cette question. Le président de la CSMF continue de réclamer qu’une revalorisation du C soit incluse dans ce qui va tenir lieu de «convention de remplacement.» Même si la semaine dernière, il ne se montrait guère optimiste quant à cette perspective, la perspective d’une revalorisation surprise est une éventualité à prendre en compte. Il y a peu de chances en revanche que le règlement arbitral accorde le droit au Cs pour les médecins généralistes.

La semaine dernière, le «niet» de la Cour de cassation à ce propos a douché les espoirs des tenants du Cs, au premier rang desquels les «neuf de la Drôme». Paradoxalement cette décision a renforcé la légitimité de la consigne confédérale sur le C à 23 euros. MG France semble en avoir pris acte, puisque, tout en maintenant son mot d’ordre de cotation en Cs, le syndicat de Claude Leicher annononce que désormais « il soutient et accompagnera tous les médecins généralistes qui, par lassitude ou désespoir, augmenteront d'un euro le montant de leurs honoraires quelle que soit la cotation utilisée pour ce faire.»

Serait-ce le début d’un mouvement de contestation unitaire ? Sur le terrain, peut-être, à en juger par la participation de médecins CSMF à la grève de jeudi dernier dans quelques départements. Pour le reste, au plan national, la rivalité reste extrèmement vive entre CSMF et MG France. Le second vient de proposer la création d'un «Comité de défense de la médecine générale et de l'accès aux soins de proximité». A cette fin, il «invite toutes les structures professionnelles de généralistes en exercice ou en formation à y participer.». Et même les associations de patients.» On n’imagine pas la CSMF songer une seule seconde à y adhérer...

Paul Bretagne

Source : lequotidiendumedecin.fr