L'HEURE EST à la «mobilisation générale» à la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), alors que le gouvernement doit prendre une décision début juillet par rapport au plan de redressement de 1,455 milliard d'euros concocté par la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam). «Nous restons l'arme au pied, prêts au combat», a prévenu le leader de la Csmf lors d'une conférence de presse. Michel Chassang, qui devait être reçu à Matignon mercredi soir, n'a en tout cas pas été rassuré par son entretien avec Roselyne Bachelot.
A l'issue de cette entrevue avec la ministre de la Santé mardi soir, le président de la Confédération a «cru comprendre» que le plan d'économies final retenu par le gouvernement pourrait être d'un «montant voisin» de celui de la Cnam et prévoir «une ardoise de 90millions d'euros pour les radiologues». Cette facture s'ajouterait aux quelque 60 millions d'euros de baisses d'honoraires déjà consenties dans l'avenant conventionnel n° 23.
Le chiffrage du plan «n'est pas encore arbitré» au sein du gouvernement et la Csmf compte bien interpeller l'Elysée et «sensibiliser les parlementaires», précise le Dr Chassang.
Contre-propositions.
Quoi qu'il en soit, la Csmf considère que «l'esprit de la réforme (de 2004) est bafoué» par les «mesures autoritaires» de décote tarifaire envisagées. «C'est plus que dommage, c'est catastrophique», poursuit le patron du premier syndicat de médecins libéraux, qui «ne cautionnera pas» ce plan de redressement qualifié de «scélérat».
Face à ces mesures de «maîtrise comptable» dignes du plan Juppé de 1995, la Confédération formule des contre-propositions s'inscrivant dans «une démarche médicalisée».
A partir des règles de bon usage de l'imagerie traditionnelle et en coupe, la Csmf suggère de faire la chasse aux radios superflues pour un bilan de céphalée ou une sinusite aiguë, et de diminuer «de 41 à 35%» le taux d'associations radio-échographie mammaire (12 millions d'euros d'économies à la clé).
A défaut d'être entendue sur les mesures du plan d'économies et la nécessité d'un «Ondam 2008 tenable», la Csmf annoncera des actions de riposte «en temps opportun». L'Umespe (la branche spécialiste de la Csmf) a toutefois déjà décidé de bouder les instances conventionnelles dès maintenant (« le Quotidien » du 27 juin). Selon son président Jean-François Rey, l'Umespe-Csmf se trouve «ressoudée» par le soutien de 11 syndicats verticaux (1) à leurs confrères radiologues et biologistes.
(1) Les syndicats de spécialités solidaires sont les allergologues, les anapats, les pneumologues, les gastro-entérologues, les cardiologues, les dermatologues, les médecins nucléaires, les ophtalmos, les pédiatres, les psychiatres, les stomatos.
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