La Csmf et le SML veulent éviter les interférences avec les négociations tarifaires

Publié le 27/02/2007
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LE CONSEIL DE L'UNCAM suggère, dans les orientations qu'il a adoptées il y a deux semaines, de «procéder» par étapes à la revalorisation de la médecine générale. «Il convient de prévoir au second semestre 2007 une première étape de revalorisation compatible avec l'équilibre financier de l'Objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) de 2007 et une deuxième étape interviendra progressivement, en fonction des résultats de la maîtrise médicalisée obtenus en 2007 et 2008.»

Le rapport que Pierre-Jean Lancry a remis au ministre de la Santé ne dit rien de bien différent (« le Quotidien » du 23 février) : «On ne peut assimiler purement et simplement, en termes de nomenclature tarifaire, leC et le CS, spécialistes en médecine générale et autres médecins spécialistes.» Opposé à la qualification systématique et en bloc de tous les omnipraticiens, le directeur santé de la Mutualité sociale agricole (MSA) préconise une procédure d'examen individuel, qui reposerait sur une validation universitaire des acquis de l'expérience (VAE) ou le passage devant une commission de qualification en médecine générale du Conseil national de l'Ordre des médecins. En attendant la qualification de tous les omnipraticiens, Pierre-Jean Lancry propose la mise en place d'une lettre clé CG, réservée aux seuls spécialistes en médecine générale. Toutes propositions qui n'auraient pas l'aval du ministre (voir interview ci- dessus).

« Pas le sujet ».

Le Dr Michel Chassang estime que le rapport Lancry n'a pas à interférer avec les négociations conventionnelles. «Pour le directeur de l'Uncam, tout est bon pour retarder les échéances, indique le président de la Csmf. Après le comité d'alerte, les demandes des autres professions de santé, voilà un nouveau prétexte: le rapport Lancry. Mais ne nous y trompons pas: le sujet n'est pas de savoir si l'on donne suite au rapport Lancry mais de voir si la caisse est prête à mettre en place la Classification commune des actes médicaux (Ccam) clinique, dont le premier niveau devra s'établir à 23euros.» La Csmf est opposée à la création, même à titre provisoire, de la lettre clé CG. «La CG est un leurre car elle va s'institutionnaliser au risque de compliquer la mise en place de la Ccam clinique, qui, seule, permettrait une nouvelle hiérarchisation des consultations en fonction de leur contenu.»

La Csmf appelle le ministre de la Santé à «organiser rapidement la reconnaissance du statut de spécialiste à tous les généralistes par des moyens simples, durables et lisibles tant pour les médecins que pour les assurés sociaux».

La pétition mise en ligne par la Csmf pour demander le passage du C à 23 euros avant la fin de l'année a déjà rassemblé 4 500 signatures. Le syndicat continue, en outre, son lobbying auprès des députés et sénateurs. Le Syndicat des médecins libéraux (SML) estime aussi que le rapport Lancry, même «s'il pose correctement les conditions d'une réelle revalorisation de la médecine générale», n'a pas à interférer avec les discussions de vendredi. «Je ne pense pas que le directeur de l'Uncam envisage de s'appuyer sur ce rapport pour gagner du temps, indique le Dr Cabrera, président du SML. Si on veut que les médecins généralistes continuent de s'impliquer dans la maîtrise médicalisée, le passage du C à 23euros est indispensable… pour tout le monde.»

A la direction de l'Uncam, on reconnaît «analyser» avec attention le rapport Lancry et «les pistes supplémentaires de réflexion» qu'il apporte. « Plusieurs volets, juridique, politique et financier, seront à prendre en compte au cours de cette négociation», confie-t-on au siège de l'Uncam.

> C. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8115