Nouvel « entre-deux-ponts » pour les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, que la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) et le SML (Syndicat des médecins libéraux) appellent une nouvelle fois à fermer leurs cabinets durant le prochain week-end de la Pentecôte.
Etalée sur cinq jours autour de l'Ascension, la dernière opération « Viaduc sans toubibs » a été un succès aux yeux de ses organisateurs. « Il n'y avait pas beaucoup de cabinets ouverts pendant ce viaduc, mis à part ceux des 3 000 à 5 000 médecins réquisitionnés par les préfets », estime le président de la CSMF, le Dr Michel Chassang.
Le Dr Dinorino Cabrera, qui préside le SML, prend la question par l'autre bout : « Le mouvementa été très largement suivi, beaucoup plus, précise-t-il, que pour le 1er mai. » Les services d'urgence, qui ont souvent enregistré un pic d'activité entre mercredi et dimanche, confirment. Au SAMU d'Orléans, par exemple, on parle de « retentissement important » et on précise que les appels, qui ont déjà augmenté de 25 % depuis novembre qu'a commencé la grève des gardes des généralistes, ont encore crû de 25 % au cours du week-end dernier. Au SAMU de Pontoise, dans le Val-d'Oise, le même mouvement à la hausse a été constaté.
« Silence radio » de Jean François Mattei
Troisième manifestation de ce genre, le dernier « Viaduc sans toubibs » était l'occasion d'envoyer un signe tangible de la détermination des médecins en colère au tout neuf gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Le coup est bien parti. Il met manifestement un peu de temps à toucher sa cible. Lundi, le Dr Chassang évoquait « le silence radio total » du nouveau ministre de la Santé, Jean-François Mattei.
Prenant acte de cette absence de réaction, annonçant qu'il n'est pas question d' « attendre les législatives » pour que les choses avancent, la CSMF et le SML ne peuvent que continuer le combat. Les deux organisations invitent donc les médecins, comme prévu de longue date, à mettre une nouvelle et quatrième fois la clef sous la porte à partir de vendredi 20 heures et jusqu'à mardi 8 heures. « Je crains que nous ne puissions pas faire l'économie de ce nouveau pont », insiste le Dr Cabrera, tandis que le Dr Chassang déroule les conditions de suspension du mouvement : « Nous attendons du concret. Pas des paroles. Et surtout pas un Grenelle de la santé ! »
La consultation à 20 euros, la visite à 30 euros, la levée des pénalités financières et l'arrêt des poursuites engagées par les caisses d'assurance-maladie contre des médecins ayant pratiqué de manière « sauvage » le C à 20 euros - le SML et la CSMF soutiennent en particulier trois médecins qui viennent d'être sanctionnés pour non-respect des tarifs par la caisse primaire de Nantes - restent des préalables à l'arrêt de la grogne.
Avec une liste de doléances un peu plus longue (C à 20 euros, indemnité de déplacement à 10 euros, révision de l'article du code de déontologie relatif à l'obligation de garde, participation de ses représentants aux négociations conventionnelles, etc.), la coordination nationale indépendante des généralistes part en guerre dès aujourd'hui. Son plan de bataille ? « La cessation d'activité illimitée ou le déconventionnement (des médecins) d'un département par jour ». Une menace qui, si elle était massivement mise à exécution et restait sans réponse des pouvoirs publics, priverait toute la France de médecins généralistes aux alentours du 15 août.
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