La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) ont peu goûté les attaques du président de la Mutualité française. Dans un entretien accordé la semaine dernière aux « Echos », Jean-Pierre Davant estime que « les médecins ont bénéficié de fortes revalorisations, alors qu'ils n'ont respecté aucun de leurs objectifs ».
Le président de la Mutualité affirme également que certaines dispositions contenues dans le nouveau projet de loi de financement de la Sécu (franchise de 18 euros sur les actes lourds, hausse de 1 euro du forfait hospitalier, augmentation de la participation des complémentaires au fonds de financement de la CMU) entraîneront pour les mutuelles un surcoût de plusieurs dizaines de millions d'euros qui les conduira mécaniquement à augmenter leurs cotisations. « Il ne faut pas que M. Davant dise n'importe quoi, s'emporte le Dr Michel Chassang, président de la Csmf. La réforme ne va pas faire perdre d'argent aux mutuelles, elle leur permettra plutôt d'en gagner. » Selon le patron de la Confédération, les déremboursements de médicaments à service médical rendu insuffisant (Smri) feront économiser « 742 millions d'euros » aux mutuelles et non 215 millions comme annoncé par la Mutualité.
Alors que les médecins libéraux sont accusés de ne pas tenir leurs engagements, le Dr Chassang tire un bilan très encourageant de la nouvelle convention : « On ne peut pas dire que les médecins n'ont pas rempli leurs objectifs. La maîtrise médicalisée a démarré en avril avec l'installation tardive des commissions conventionnelles et on observe que les objectifs sont en passe d'être tenus. D'ici à la fin de l'année, la médecine de ville aura permis d'économiser 650 millions d'euros. La maîtrise médicalisée, ça marche, quoi que puissent dire les Cassandre ! ».
Contre-vérités.
Le SML a également été prompt à réagir. Selon le Dr Dinorino Cabrera, son président, « les statistiques de la Cnam indiquent que l'évolution des honoraires médicaux des derniers mois est faible lorsqu'elle n'est pas orientée à la baisse ». Il souligne la forte baisse des arrêts de travail, le meilleur respect par les médecins de l'ordonnancier bizone pour les patients en ALD ainsi que la prescription de génériques. « Tout laisse à penser qu'à la fin de l'année les objectifs de maîtrise médicalisée seront globalement atteints », pronostique le Dr Cabrera. « Les efforts doivent se poursuivre, mais le président de la Mutualité ne saurait attaquer les médecins avec des contre-vérités pour éviter que les mutuelles assument leurs responsabilités dans la prise en charge des dépenses de santé », poursuit le président du SML.
La vigilance est de mise du côté des deux syndicats signataires de la convention. « J'attends de voir ce que vont concocter les parlementaires dans le cadre des discussions sur le Plfss 2006 », prévient Michel Chassang.
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