Après avoir organisé une grève des gardes depuis le 15 novembre, participé à deux journées sans toubibs les 23 janvier et 15 février, mis sur pied une manifestation nationale le 10 mars, la CSMF et le SML entendent maintenir et même intensifier la mobilisation des généralistes pour obtenir, notamment, que le tarif de la consultation soit porté à 20 euros (au lieu de 18,5 euros) et celui des visites à 30 euros.
Déplorant que les pouvoirs publics restent sourds à leurs revendications, ces deux syndicats, qui ont obtenu 57 % de suffrages aux dernières élections professionnelles, demandent aux généralistes et aux spécialistes de fermer leurs cabinets pendant les ponts d'avril et de mai. Concrètement, les praticiens sont invités à cesser leur activité du 29 mars à 20 h au 2 avril à 8 h, du 30 avril à 20 h au 6 mai à 8 h, du 7 mai à 20 h au 13 mai à 8 h et du 17 mai à 20 h au 21 mai à 8 h.
Durant ces périodes, les médecins ne devraient travailler que sur réquisition en répondant aux appels urgents transmis par les centres 15.
La CSMF et le SML demandent, par ailleurs, au Conseil national de l'Ordre, qui doit se réunir aujourd'hui, de ne pas avaliser l'accord sur la permanence des soins conclu récemment entre le gouvernement, les caisses d'assurance-maladie et le président du Conseil national de l'Ordre, le Pr Bernard Hoerni. Ces syndicats reprochent à ce protocole de confier à l'Ordre la tâche d'établir la liste des médecins qui seront tenus d'assurer la permanence des soins dans le cadre de la réorganisation en cours (redécoupage des secteurs de garde qui seront moins nombreux et paiement des astreintes sur la base de 50 euros pour 12 heures). Cet accord a été contesté par de nombreux médecins pour qui la permanence des soins doit, à l'avenir, reposer sur le volontariat.
Journée d'action de la coordination
De son côté, la coordination nationale des médecins généralistes organise, aujourd'hui, une journée nationale d'action. Les praticiens sont invités à se rendre en cortège à 14 h devant les caisses primaires pour remettre aux responsables de l'assurance-maladie les constats d'huissier recensant les noms des médecins ayant signé des chartes de solidarité. Ces documents prévoient notamment la fermeture des cabinets médicaux si les caisses maladie prenaient des sanctions contre des médecins (en particulier contre ceux dépassant les tarifs conventionnels). « Il s'agit de montrer à l'assurance-maladie l'ampleur de notre mouvement », souligne le Dr Jean-Marc Rehby, porte-parole de la coordination nationale des généralistes. Cette structure, qui soutient l'opération « ponts sans toubibs », s'apprête également à organiser une semaine des 35 heures entre le 25 et le 30 mars. Cette action revêtira des modalités différentes selon les secteurs. Dans certaines zones, les cabinets seront fermés dès le mercredi ou le jeudi, lorsque les médecins auront fait leurs 35 heures, indique le Dr Rehby, qui précise cependant que ce mot d'ordre sera suivi de manière pragmatique. Dans les zones isolées, où il y a peu de médecins, les praticiens se contenteront de fermer leur cabinet à 17 h et de n'assurer que les urgences au-delà de cette heure.
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