Éditoriales

La CRSA, un géant aux pieds d’argile…

Publié le 18/10/2011

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Les représentants des usagers ont-ils le vent en poupe ? Thomas Sannié est en tout cas l’un des trois présidents de conférence régionale de santé et de l’autonomie (CRSA) issu d’association de représentants des usagers. « À part l’Île-de-France, dont je suis le président, les régions Bretagne et Rhône-Alpes ont également élu un représentant des usagers à la tête de leur CRSA », précise-t-il, lors d’une rencontre* organisée à Paris début octobre. La démocratie sanitaire est donc en route. « Faut-il le préciser ? La démocratie sanitaire n’est pas du seul ressort des associations de patients. Elle concerne également l’ensemble des acteurs hospitaliers, médico-sociaux, libéraux… », ajoute Thomas Sannié, également président de l’Association des hémophiles de France. Fort d’une centaine de membres, la conférence plénière de la CRSA, active depuis 2010, a-t-elle du poids ? « Nous émettons des avis non obligatoires. Nous avons avant tout un rôle d’aiguillon, de surveillance des ARS. Nous sommes aussi là pour défendre la région Île-de-France. » Si la CRSA est désormais reconnue comme « une instance de débat essentiel », force est de reconnaître que ses prérogatives restent limitées. Le découpage en département est-il viable ? « Ce n’est pas nous qui décidons, c’est l’ARS… » Que peut la CRSA contre les inégalités de santé grandissantes en Île-de-France ? « Nous avons lu une communication sur l’accès aux soins des Roms lors de la dernière assemblée plénière de la CRSA… » Et sur les dépassements d’honoraire ? « Nous avons également émis un avis sur la question… » Si sa capacité d’action est faible, la CRSA, qui réunit l’ensemble des acteurs de santé de la région (sanitaire, médico-social, assurance maladie, élus, usagers…), possède néanmoins une grande expertise. Exemple : elle reste très vigilante sur la signature des contrats locaux de santé, dont quatre-vingt devraient être signés avant la fin de cette année. Quant au dépassement d’honoraires, elle propose ses solutions : multiplication des centres de santé, des maisons pluridisciplinaires de santé… Surtout, elle oblige l’ensemble des acteurs à se concerter, « au travers d’un usager actif ».

* Les Éditoriales sont organisées par Décision Santé, avec le soutien institutionnel de Bristol Myers Squibb. Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur le site www.decision-sante.com.

J.-B. G.