Si de nombreux travaux ont souligné l'importance des phénomènes inflammatoires dans la pathologie coronaire - un taux de CRP élevé étant prédictif de l'évolution d'un syndrome coronarien aigu -, aucune preuve directe objectivant un lien entre taux de CRP et résultats de l'angioplastie coronaire n'avait été à ce jour apportée. C'est aujourd'hui chose faite puisque les travaux menés par une équipe française et s'appuyant sur le registre multicentrique VIGILANCE (registre d'évaluation du matériel) ont démontré que le taux de la CRP est le seul facteur qui soit lié à la survenue de complications dans le premier mois qui suit une angioplastie. Ce résultat est corroboré par une récente étude publiée dans « Circulation » (*).
Les 220 patients du registre français inclus dans ce travail étaient majoritairement des hommes (81 %) ; 39 % avaient plus de 70 ans. Ils cumulaient les facteurs de risque habituellement retrouvés dans la population coronarienne (fumeurs 38 % ; hypertension artérielle 53 % ; hypercholestérolémie connue ou traitée 49 % et 21 % diabétiques).
53 % des patients avaient des lésions multifocales et 31 % ont bénéficié de la pose de plusieurs stents (Bx-stent nu).
A un mois de suivi, six patients (soit 2,7 %) ont eu des événements cardiaques adverses majeurs (décès, infarctus du myocarde, thrombose subaiguë, ou revascularisation) dont quatre patients décédés ou présentant un infarctus du myocarde. Les facteurs corrélés à ces événements en analyse multivariée et univariée étaient l'âge > 70 ans (RR : 11,0 ; 95 % CI : 1,16-104,3, p < 0,05) et l'augmentation des taux de CRP (RR : 10,5 ; 95 % CI : 1,51-72,6, p < 0,02).
Mais le seul facteur significativement lié à la survenue d'un décès ou d'un infarctus du myocarde était l'augmentation du taux de CRP (RR : 12,2 ; 95 % CI : 1,19-125 0, p < 0,05).
« Au vue de ces résultats, on peut se demander, interroge le Dr Nicolas Danchin, si chez les sujets à CRP élevée pour lesquels il n'y a pas d'urgence à pratiquer un geste de dilatation, il ne serait pas judicieux d'attendre que le phénomène inflammatoire systémique s'amende avant de dilater ? » La question est posée et de plus vastes études devraient être menées pour confirmer les premières données et répondre à cette interrogation.
(*) Chew DP et al. Circulation 2001 ; 104 : 992-7
D'après un poster présenté à l'ESC par le Dr Nicolas Danchin (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris), travail auquel est associée l'équipe du département de biochimie du CHU de Toulouse et tous les centres participant au registre.
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