Le monde scientifique et médical est inquiet. La chirurgie est en crise. Certains s'interrogent même sur l'avenir de notre profession. Les conflits sont multiples, on parle d'une possible opération « La France sans chirurgiens »....
La société change, et nous subissons une véritable mutation. Cela ne doit pas se traduire par un déclin, une démotivation, mais par l'édification d'un nouveau modèle. Notre rôle est de chercher des adaptations, de proposer des solutions, mais en conservant notre spécificité et nos valeurs.
Il nous faut innover pour répondre à ces nouvelles exigences et des efforts considérables doivent être faits pour assurer la qualité des soins et la traçabilité.
Nous nous devons de rester unis au sein de la Sofcot pour être influents auprès des décideurs politiques et financiers et du public. Nous serons entendus si nous parlons d'une seule voix et si nous travaillons ensemble pour définir nos « standards ».
La Qualité des soins : un impératif.
Notre société savante doit rester la référence et promouvoir la qualité des soins au plus haut niveau avec une évaluation rigoureuse de nos pratiques.
L'accessibilité à des soins de qualité représente un enjeu majeur. Les filières, les réseaux évalués et hiérarchisés sont à concrétiser. La performance est une nécessité.
Il est essentiel à une époque où l'on essaie de nous « enfermer » dans une médecine stricte, basée sur des preuves intangibles, d'évaluer nos pratiques de manière rigoureuse et d'élaborer des recommandations pour la pratique clinique. Un groupe de travail sur ce thème est actuellement engagé avec l'Anaes.
Par ailleurs, une commission de veille scientifique a été créée dans le même but, de manière à assurer une prise en charge logistique de nos symposia, à établir un méthodologie rigoureuse pour que les données de ces travaux, souvent exemplaires puissent par la suite servir de référentiels.
Toujours dans la même optique, un registre national des PTH est en cours de validation. En effet, plus de 110 000 PTH on été mises en place en France en 2001, avec une multitude d'implants différents. Il est indispensable d'assurer un « contrôle » sécuritaire et un suivi à grande échelle car il existe manifestement une carence en matière de matério-vigilance. Le but de ce registre, comme il existe d'ailleurs dans de nombreux autres pays, sera d'obtenir une traçabilité des différents implants utilisés et une information sur le plan démographique et épidémiologique. Une validation du choix des implants paraît indispensable.
La formation, une priorité
Le deuxième objectif majeur concerne la formation des futurs spécialistes mais aussi la formation médicale continue.
Le décret publié le 16 Novembre 2003 a mis en place des Conseils Nationaux auxquels nous participons. Notre investissement doit être important dans ce domaine de manière à représenter une force de proposition et ce dans les deux types de programmes proposés qui permettront de remplir cette obligation de formations : programmes à finalité pédagogique, mais aussi programmes d'évaluation dont l'objectif est la qualité des soins et l'amélioration des pratiques.
La Sofcot doit se comporter comme un véritable « filtre » des nouvelles acquisitions et technologies, en évaluer les risques et les mesures préventives, mais aussi promouvoir les nouvelles connaissances. Un apprentissage « contextualisé » doit être mis en place de manière à favoriser le développement continu de l'expertise et de la compétence.
L'information : une nécessité
N'oublions pas notre rôle d'information des patients et du grand public, capital à l'heure actuelle avec une judiciarisation croissante. Nous avons certes le droit à l'erreur, mais le patient revendique le droit de savoir. Un livre blanc va être publié faisant le point sur la spécialité, ainsi que des fiches d'information. Mais il ne suffit pas de donner un formulaire d'information à lire et à signer ; l'entretien entre le médecin et son patient est indispensable et doit aboutir à une prise de décision « éclairée » et personnalisée.
La relation médecin-patient représente un véritable partenariat. Les aspects communicationnels et relationnels de notre profession deviennent une composante primordiale de la compétence clinique globale.
L'acquisition des habiletés de communication exige certes le savoir, la savoir faire, mais aussi un savoir être spécifique et complexe prépondérant dans la démarche clinique pour le succès des stratégies de diagnostic et de traitement.
Relevons le défi ! Diffusons objectivement nos valeurs et nos engagements, maintenons des normes rigoureuses de compétence et d'intégrité. En un mot soyons des professionnels responsables et défendons les « standard » de notre spécialité.
Président de la Sofcot, service d'orthopédie traumatologie, CHU Toulouse
Formation
La Sofcot poursuit un effort d'éducation et de formation de ses membres.
Cet enseignement est coordonné par le Pr Jacques Duparc.
Le texte de ces mises au point extensives est publié régulièrement par Elsevier dans les « Cahiers d'enseignement de la Sofcot »
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