LA PROPOSITION du Syndicat des médecins libéraux (SML) de signer un «accord intermédiaire» avec l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam), plutôt que de briser la dynamique conventionnelle, est très mal perçue par la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf). Partenaire de la première heure du SML depuis la signature de la convention en janvier 2005, la Csmf est en effet engagée depuis plusieurs semaines dans un bras de fer avec le directeur de l'Uncam pour obtenir la revalorisation du C à 23 euros d'ici à la fin de l'année ou au plus tard au début de l'année 2008. Sur le fond, la «solution de repli» du SML ne passe pas. Ni le moment choisi pour la présenter, à la veille d'un nouveau conseil de l'Uncam et alors que le directeur de l'assurance-maladie n'excluait pas de faire de nouvelles propositions à ses partenaires.
« Capitulation en rase campagne ».
C'est peu dire que le changement soudain de stratégie du SML a surpris le Dr Michel Chassang. Le président de la Csmf essayait toujours de comprendre en milieu de semaine les motivations du SML. «Je suis incapable de m'expliquer cette initiative, explique-t-il. Nous avons tout fait pour éviter ce scénario. C'est une capitulation en rase campagne et la Csmf ne signera pas un accord de ce type. Nous avons tout fait pour ne pas en arriver là. Cette proposition n'est pas responsable et je n'imagine pas que le directeur de l'Uncam puisse signer un accord avec le seul SML, ce serait grotesque.»
Dans l'entourage du président de la Csmf, des responsables interprètent l'initiative du SML comme une «volonté de se démarquer de la Confédération». D'aucuns estiment que le président du SML, favorable à Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, «fait un cadeau politique à l'UMP en promettant une mer d'huile jusqu'aux élections».Quoi qu'il en soit, le plus grand risque n'est plus tant d'assister à une rupture entre l'assurance-maladie et les médecins que d'aboutir à un divorce entre la Csmf et le SML. Cette hypothèse n'est pas à exclure. Si un accord venait à être signé par l'assurance-maladie et le SML, la Csmf déciderait «de ce qu'il convient de faire» lors de son assemblée générale les 24 et 25 mars. Cette nouvelle donne devrait être au centre des discussions samedi lors de l'assemblée générale de l'Unof, branche généraliste de la Csmf. «C'est un pari bien risqué que de vouloir fixer un rendez-vous après les élections, commente le Dr Michel Combier, président de l'Unof. Cette position est très décalée par rapport à ce que réclame la base. C'est aussi une vision politique un peu courte que de croire que l'élection est déjà pliée. On n'est pas sûr que ceux qui promettent aujourd'hui tiendront leurs engagements demain.
> CH. G.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature