L’extrait de baie de cranberry est de plus en plus utilisé en prévention, par les femmes souffrant d’infection urinaires récidivantes. Mais qu’en est-il de son efficacité, par rapport à un traitement antibiotique ? Chez les femmes jeunes, entre 30 et 40 ans, il a déjà été montré que cette baie rouge réduisait la fréquence des infections urinaires (IU). Mais jamais la littérature ne s’est intéressée à son action chez la femme plus âgée, qui pourtant est plus à risque de développer des IU. Pour en savoir un peu plus, l’équipe de Marion McMurdo (université d’Oxford) a donc comparé l’efficacité de la cranberry avec de faibles dose de triméthoprime, chez des femmes âgées de plus de 45 ans, en prévention des infections urinaires récurrentes. Résultat : si le triméthoprime s’est avéré plus efficace, ce n’est qu’avec une faible longueur d’avance, et au prix d’effets secondaires plus nombreux.
Au total, 137 femmes ayant eu des infections urinaire (deux ou plus) traitées par antibiotique dans les 12 derniers mois, ont été randomisées pour recevoir au coucher, soit 500 mg d’extrait de cranberry, soit 100 mg de triméthoprime, pendant 6 mois. Dans le groupe cranberry, 25 d’entre elles ont déclaré une infection, alors qu’elles n’étaient que 14 dans le groupe antibiotique. Selon l’analyse bactériologique des germes isolés, Escherichia coli est arrivé en tête, suivie d’autres entérobactéries. Le cranberry n’est donc pas aussi efficace en prévention que l’antibiothérapie à long terme. Toutefois, les auteurs soulignent que si son efficacité est légèrement inférieure, la cranberry dispose de nombreux atouts : elle permet d’éviter l’apparition de résistances bactériennes et écarte le risque de surinfection à Clostridium difficile ou fungi, tout en étant très abordable financièrement.
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