LE CONSEIL de la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) de Seine-Saint-Denis s'est à l'unanimité prononcée contre le projet gouvernemental d'instauration de franchises médicales qu'il qualifie d' «étape supplémentaire vers une médecine à deux vitesses».
La caisse du 93 rejoint ainsi la fronde amorcée il y a dix jours au sein de l'assurance-maladie par des caisses normandes puis par l'ensemble des CPAM des huit départements de Midi-Pyrénées.
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2008 prévoit d'instaurer des franchises sur les médicaments (50 centimes), les actes paramédicaux (50 centimes) et les transports sanitaires (2 euros) – le tout représentant une « économie » totale de 850 millions d'euros par an –, le conseil de la CPAM de Seine-Saint-Denis écrit dans un communiqué que ce dispositif instaure «une contribution supplémentaire restant à la charge des personnes les plus malades», et certaines «peuvent renoncer à des soins du fait même de ces mesures». Pour la caisse, «ces déremboursements successifs et l'augmentation constante du reste à charge constituent une étape supplémentaire vers une médecine à deux vitesses et un glissement vers des systèmes assurantiels privés». La caisse du 93 «invite l'ensemble des caisses d'Ile-de-France» à prendre la même position qu'elle.
« Une coûteuse désorganisation des soins ».
Du côté des médecins, MG-France estime dans un communiqué que non contentes de restreindre l'accès aux soins les franchises vont au bout du compte… coûter cher à l'assurance-maladie.
«La généralisation du système des franchises provoque une désorganisation des soins, explique le syndicat. Retarder le premier recours aux soins entraîne systématiquement un contournement par accès direct hospitalier, ou un second retour différé, après aggravation de la maladie. Cette désorganistion étant plus coûteuse, au final, les franchises aggraveront le déficit au lieu de le combler.»
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