NOTRE SÉRIE «a montré que la pratique de la PCR sur un prélèvement nasopharyngé des membres de la famille était une aide importante au diagnostic des coqueluches sévères ou atypiques du jeune nourrisson, en particulier au cours des épidémies virales».
Un constat établi par l'équipe de Dominique Gendrel (hôpital Saint-Vincent-de-Paul-Cochin, Paris) et qui répond à une modification en profondeur de l'épidémiologie de l'infection par Bordetella pertussis. Les auteurs rappellent, en effet, en préambule à leur étude que «la définition de la coqueluche par toux paroxystique et reprise inspiratoire depuis plus de deux semaines est obsolète». Les coqueluches atypiques du nourrisson et pauci- ou asymptomatiques de l'adulte ne peuvent être diagnostiquées sur la clinique. De plus, la confirmation par PCR (réaction de polymérisation en chaîne) est parfois négative chez le jeune nourrisson infecté.
Détecter l'ADN bactérien.
D'où l'étude prospective menée pendant deux ans. L'équipe a enrôlé 86 nourrissons de moins de 6 mois hospitalisés pour une apnée ou une toux paroxystique. Des recherches par PCR, chez eux ainsi que chez leurs 205 sujets contacts ont été réalisées afin de détecter l'ADN bactérien.
Les nourrissons ont été répartis en trois groupes. Dans le premier, ils étaient 30 à avoir une PCR positive. C'était aussi le cas chez 25 proches sur 30. Dans les suites, 12 des petits participants ont eu une toux typique (16 cas d'apnée).
Le groupe 2 était composé de 12 nourrissons ayant une PCR négative, mais positive chez au moins l'un des proches. Ici, 6 des bébés ont eu une toux typique par la suite (5 cas d'apnée sévère).
Quant au groupe 3, il comportait 44 nourrissons. Leur PCR était négative, comme celle de leurs proches. Aucune coqueluche n'a été constatée.
Au total, seulement 3 des 54 sujets contacts ayant une PCR positive ont présenté une toux coquelucheuse et 12 sur 54 n'ont jamais toussé.
Dernier constat chiffré, la grande fréquence d'une coïnfection par le VRS : de 60 à 80 % des bébés porteurs de la coqueluche. Un point important, selon les auteurs, qui justifiera des explorations supplémentaires. Cette coïnfection constitue aussi à leurs yeux un biais méthodologique, dans la mesure où les bébés hospitalisés l'ont été sur des signes compatibles à la fois avec l'une ou l'autre infection.
Malgré ce point, cette étude prospective conserve tout son intérêt.
« La Presse médicale », tome 37, n° 10, pp. 1371-1376.
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