La coordination nationale indépendante des médecins généralistes, qui affirme représenter jusqu'à 30 000 médecins, veut « continuer le combat » pour obtenir des honoraires « décents ».
Après avoir manifesté à Toulouse, vendredi dernier, pour soutenir des confrères menacés de sanctions par le « dictateur adjoint » de la CPAM, les généralistes de la coordination, réunis une nouvelle fois en assemblée générale, ont décidé de peser sur la campagne des législatives.
La coordination compte susciter localement, une semaine avant le premier tour de ce scrutin, des « états généraux » de la santé et de la médecine libérale. Dans chaque circonscription (ou département), lors de réunions publiques ouvertes aux assurés sociaux, il s'agira d'interpeller les futurs députés « de droite et de gauche » sur une dizaine de mesures concrètes parmi lesquelles le C à 20 euros. « Nous allons mettre le feu à la campagne, les candidats ne pourront se soustraire au débat », s'enflamme le Dr Stéphane Debelle, un des responsables de la coordination nationale, qui rappelle au passage « qu'il a manqué environ 200 000 voix à Lionel Jospin pour être présent au second tour ». « La santé et la médecine libérale ne pourront pas être occultées une nouvelle fois », confirme un autre porte-parole, le Dr Jean-Paul Hamon. Les coordinations départementales et locales devraient jouer un grand rôle dans l'organisation de ces forums.
Vote « citoyen »
En attendant ces états généraux, la coordination nationale n'organisera rien avant le deuxième tour de la présidentielle. « Aucune tribune ne doit être offerte aux lepénistes », explique un généraliste. A titre personnel, de nombreux responsable de la coordination, appellent au vote « citoyen » et « républicain ».
« Le programme santé de Jean-Marie Le Pen est lamentable, il n'y a rien qui corresponde à l'éthique médicale, je ne vois pas comment les médecins pourraient s'y reconnaître », commente ainsi le Dr Debelle. Pour le Dr Hamon, « la consigne de votenaturelle que personne ne contredira », c'est « tout sauf Le Pen ! ».
Selon les responsables du mouvement, les généralistes ont été remobilisés, d'une part, par le « veto définitif » au C à 20 euros qu'aurait opposé, la semaine dernière, le cabinet d'Elisabeth Guigou et, d'autre part, par les nouvelles menaces de sanctions de certaines caisses primaires. Dans ces conditions, observe le Dr Hamon, les départements envisagent à nouveau toutes les hypothèses « y compris le déconventionnement massif, qui fait partie des armes ». Dans certains départements, la quasi-totalité des généralistes ont déposé des « chartes de solidarité » dans lesquelles ils s'engagent à riposter collectivement en cas « d'agression » des caisses.
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