Au-delà de leur revendication d'une consultation à vingt euros et d'une visite à trente euros, les généralistes de la Coordination entendent accentuer leur campagne d'incitation au déconventionnement.
Dans une ambiance fébrile et studieuse, faite d'échanges directs et de réflexion collective, ces médecins animateurs des coordinations des différentes régions - ils affirment représenter quelque trente mille de leurs confrères - ont donc décidé de poursuivre leurs diverses actions de protestation, notamment « en maintenant la pression sur les caisses » par l'incitation active au déconventionnement, explique le Dr Sauveur Merlengui, délégué représentant la région Corse à l'assemblée générale des coordinations qui s'est réunie à Lyon.
« Dans certains départements comme la Mayenne, ajoute-t-il, les deux tiers des généralistes sont déjà prêts à oser ce geste radical. » Difficile d'évaluer en cette fin du mois de mai le nombre exact d'omnipraticiens ayant choisi de « sauter le pas », admet le Dr Jean-Paul Hamon, responsable de la Coordination de la région parisienne. « Mais, précise-t-il, les caisses d'assurance-maladie reconnaissent elles-mêmes que le pourcentage des généralistes qui appliquent le tarif de vingt euros est de l'ordre de 40 %. On peut donc parier sur le chiffre de plusieurs milliers de généralistes qui ont déjà envoyé un courrier à leur caisse ou qui sont sur le point de le faire. Plus le temps passe, plus leur nombre grossit. »
Une époque révolue
Deux mots - colère et détermination - pourraient qualifier l'ambiance de cette assemblée générale de Lyon, qui a confirmé la volonté des diverses coordinations d'une « refonte radicale de la convention », grâce à des négociations qu'elles souhaitent entamer « le plus vite possible ».
Incisif, le Dr Ludovic Blanc, généraliste à Gleizé, en Beaujolais, et responsable de la Coordination pour les huit départements de la région Rhône-Alpes, juge d'un trait qu'une certaine époque, celle du « généraliste dévoué aux caisses, taillable et corvéable à merci », est désormais révolue. Pour le Dr Merlengui, c'est toute une conception des rapports assurance-maladie-généralistes qui a fait long feu : plus question « d'accepter sans contrepartie d'assumer des missions de santé publique ou de télétransmettre sans rémunération digne de ce nom ».
« Il y a longtemps que les pouvoirs publics nous prennent pour des bavards et comptent sur notre lassitude, sur l'usure du mouvement, conclut le Dr Blanc. Ils ont fait l'erreur de croire que notre colère allait retomber. Or jamais notre mouvement n'a éveillé autant d'écho chez nos confrères. »
Assemblées générales par département
A Lyon, la Coordination nationale des médecins généralistes a annoncé la tenue de nouvelles assemblées générales départementales du 27 mai au 5 juin 2002.
Au début de cette semaine, des réunions ont déjà eu lieu dans l'Orne et les Côtes-d'Armor. Aujourd'hui 29 mai, une assemblée générale se déroulera dans les Bouches-du-Rhône. Demain, ce sera au tour de l'Isère, de la Somme, du Vaucluse, des Pyrénées-Atlantiques, de la Vendée et de la Meurthe-et-Moselle. Vendredi, les médecins de la coordination de Dordogne se réuniront à leur tour.
Le mouvement se poursuivra la semaine prochaine, puisque mardi 4 juin, les généralistes de l'Oise, du Gard tiendront des assemblées générales. Le lendemain, des réunions auront lieu dans le Territoire de Belfort, la Haute-Vienne et le Haut-Rhin. Enfin, le 5 mai, ce sera au tour des médecins des Hautes-Pyrénées, de la Drôme, de l'Ardèche, des deux départements de Corse, de l'Hérault (34) et du Loir-et-Cher (41) de se réunir en assemblée départementale.
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