LA GRANDE bagarre syndicale pour le renouvellement des unions régionales de médecins libéraux (Urml), au printemps 2006, n'a pas officiellement commencé mais les forces en présence sont désormais bien en place, de part et d'autre d'une ligne de fracture qui s'est imposée naturellement : la convention médicale.
D'un côté, les trois syndicats médicaux signataires de ce texte (Csmf, SML et Alliance) sont engagés dans un nouveau marathon conventionnel et feront tout pour engranger le maximum d'avancées avant le scrutin aux unions, le seul qui permette d'évaluer l'audience réelle des syndicats médicaux.
Comme toujours, la tâche des organisations qui soutiennent la convention n'est pas simple car, indépendamment de la question cruciale des futures revalorisations tarifaires, les difficultés liées à l'application de ce texte sont multiples (accès spécifiques, utilisation du dépassement autorisé - DA -, litiges de cotation, majorations dans le parcours de soins...) et chaque point de friction est un foyer de crise. Il n'est pas anodin, à cet égard, de voir la branche spécialiste de la Csmf (Umespe) radicaliser subitement son discours et soutenir le « boycott » de la carte Vitale au 1er janvier 2006 dans les cabinets libéraux spécialisés.
Mais il faudra encore plusieurs réunions pour éliminer les « bugs » et les scories de la convention : dès aujourd'hui, une nouvelle séance de deux heures entre les parties signataires est prévue au siège de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam) pour boucler notamment l'avenant sur l'accès à la psychiatrie.
Accumulation de réformes.
De l'autre côté, les non-signataires fourbissent leurs armes, déterminés à faire des élections aux Urml un « référendum » sur la convention 2004. C'est le cas de la Fédération des médecins de France (FMF, déclarée officiellement représentative des seuls spécialistes), qui vient de réunir ses Tribunes libérales et demande des élections « anticipées », mais aussi du syndicat de généralistes MG-France, dont l'assemblée générale annuelle a conforté la direction dans sa stratégie d'opposition ferme à la convention actuelle.
Les deux organisations n'emploient pas, loin s'en faut, les mêmes arguments, elles n'ont pas les mêmes exigences mais elles se retrouvent pour dénoncer par exemple les « nouvelles contraintes » que la convention impose aux médecins. MG-France et la FMF espèrent en tout cas, le moment venu, tirer les fruits électoraux des doutes et des craintes qui traversent le corps médical dans un contexte d'accumulation de réformes sans précédent pour les libéraux, qu'il s'agisse des nouveaux parcours de soins, de la permanence des soins ou de la tarification des actes.
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