L'AGITATION de l'enfant représente un motif de consultation de plus en plus fréquent pour le généraliste ou le pédiatre. Les parents viennent demander une aide pour « canaliser » cette énergie infantile sur laquelle aucun principe éducatif ne semble avoir de prise. Leur agacement, leur fatigue, voire leur découragement, s'expriment souvent au cours de l'entretien avec le médecin.
Il s'agit pour le praticien de mettre un nom sur cette « agitation ». Il doit procéder à une enquête méthodique et rigoureuse pour identifier le trouble comportemental, éliminer une cause organique, apprécier le retentissement de ce trouble sur le vécu de l'enfant et de son entourage, envisager la nécessité d'un avis spécialisé et tenter d'apporter une réponse à la demande expresse des parents « Docteur, il faut le calmer !... ».
Questions et tests.
Le médecin doit s'enquérir du moment où l'agitation a commencé, de l'existence d'un éventuel facteur déclenchant (deuil, difficultés familiales...), du mode de vie de l'enfant, du retentissement de son comportement tant à la maison qu'à l'école.
Le médecin recherchera des antécédents de convulsions, un retard psychomoteur, des difficultés d'apprentissage ou des perturbations du sommeil. De même, des épisodes infectieux répétitifs, la concomitance d'une atopie ou de troubles digestifs sont à prendre en compte, car ces signes somatiques complètent le tableau comportemental.
L'aide au diagnostic par des tests se révèle d'une utilité majeure pour préciser le trouble présenté par l'enfant. L'objectif est surtout de dépister un authentique Thada (Trouble hyperkinétique avec déficit de l'attention) afin d'éviter la spirale infernale de l'échec scolaire ainsi que l'apparition de troubles anxiodépressifs et d'une perte de confiance.
Parmi les tests proposés, le questionnaire de Conners apporte une aide précieuse au médecin car il est facilement utilisable (questionnaire parents et enseignant). Un score supérieur à 15 est considéré comme pathologique et conduit à proposer une consultation spécialisée auprès d'un psychiatre de l'enfant.
Parmi les thérapies possibles, le traitement psychostimulant est réservé à l'enfant de plus de 6 ans présentant un Thada et les thymorégulateurs sont utilisés chez les enfants qui présentent un trouble bipolaire. Le traitement homéopathique, quant à lui, est adapté à l'expression clinique individuelle du trouble comportemental. Il est indiqué en première intention chez les enfants agités pour lesquels il donne des résultats importants. En cas d'association d'un neuroleptique à l'homéopathie, la présence du traitement homéopathique permet de diminuer de moitié les doses de neuroleptiques. Enfin, dans les sevrages de traitements aux amphétamines, le relais homéopathique est indispensable.
Afin de familiariser les médecins avec ce sujet, l'institut Boiron publie un fascicule intitulé « l'Enfant agité ». Ce document s'inscrit dans le prolongement des 5es Journées de l'institut Boiron, organisées au mois de mars 2002 et qui avaient réuni 900 participants autour du thème « L'homéopathie et l'enfant ». Préfacé par le Pr Régis de Villard (hôpital neurologique de Lyon), « l'Enfant agité » est composé de trois parties : la consultation (Dr Marie-France Bordet), qui évoque la démarche diagnostique, deux observations cliniques présentées lors des Journées de l'institut Boiron, suivies d'une illustration des principaux médicaments homéopathiques proposés (Drs D. Goiran, D. Berthier et J.-E. Poncet), les rappels médicaux concernant l'hyperactivité de l'enfant et la place du méthylphénidate. Le document se conclut par une bibliographie élargie faisant référence à diverses publications : essais cliniques, recherches et études médico-économiques en homéopathie. Ce fascicule est disponible sur demande : institutaboiron.fr.
Conférence de presse organisée par Boiron, à laquelle participait le Dr J.-L. Masson (Paris).
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