LA DÉPENSE NATIONALE de santé (1) devrait s'élever à « 10,5 % du produit intérieur brut (PIB) » (contre 10,4 % en 2003) selon les estimations provisoires des comptes nationaux de la santé pour l'année 2004, ce qui place la France « au cinquième rang après les Etats-Unis (15 %), la Suisse (11,5 %), l'Allemagne (11,1 %) et l'Islande (10,5 %) ».
Les comptes de la santé, publiés par la Drees (« Etudes et Résultats » n° 413, juillet 2005), évaluent la « dépense courante de santé » en France au sens large à 183,5 milliards d'euros en 2004, soit, en moyenne, « 2 951 euros par habitant et 11,13 % du PIB, contre 11,08 % l'année précédente », en tenant compte à la fois de la consommation médicale, des indemnités journalières, des subventions, des coûts de gestion de la santé, des dépenses de prévention individuelle et collective, de recherche et de formation médicale.
La seule consommation de soins et de biens médicaux est estimée à 144,8 milliards d'euros en 2004, soit 2 328 euros par habitant en moyenne, « en augmentation de 5,1 %, contre 6,4 % en 2002 et 2003 ». En volume, cet agrégat progresse de 3,4 % comme en 2003, tandis que l'effet prix, évalué à + 1,6 %, est proche de l'indice des prix à la consommation (+ 1,7 %). Cette croissance des prix est « en recul par rapport aux deux années précédentes (2,5 % en 2002 et 2,9 % en 2003) », mais reste supérieure à celle des années 1997 à 2001. La consommation de soins et biens médicaux représente en 2004 8,8 % du PIB (contre 8,7 % en 2003). Ce ratio est minoré par deux facteurs : la reprise de la croissance l'année dernière (+ 4 % en valeur) et le changement de base des comptes de la santé (2000 au lieu de 1995, ce qui induit une baisse de 0,6 point de la part du PIB).
Depuis 1995, c'est le poste médicament (30,3 milliards d'euros) qui contribue le plus, à hauteur de 1,5 point, à la croissance en volume de la consommation de soins et de biens médicaux, devant les soins ambulatoires (+ 1 point) et les soins hospitaliers (+ 0,5 point). En revanche, la Drees note que la « contribution majeure de l'hôpital à la croissance de la consommation de soins et de biens médicaux en valeur est un trait caractéristique de la période 2002-2004 ». Le secteur hospitalier (public et privé) pèse en effet 64,3 milliards d'euros en 2004 (soit 44,4 % de la consommation médicale) et a contribué à hauteur de 2,1 points à la croissance totale des soins et biens médicaux en valeur, précédant les soins ambulatoires et les médicaments (+ 1,2 point pour chacun de ces postes).
En ce qui concerne le financement des dépenses de santé, on observe une stabilité globale de la part de la Sécurité sociale, à 76,7 % comme en 2003. « La part des organismes complémentaires progresse de 12,7 % en 2003 à 12,9 % en 2004 », note la Drees, tandis qu'il y a infléchissement de la part de l'Etat et des collectivités locales (de 1,4 % à 1,3 %) et du reste à charge des ménages (de 9,3 % à 9,1 %). Ces chiffres devraient sans doute évoluer à l'avenir avec l'entrée en vigueur des parcours de soins et des contrats responsables (en 2006) institués par la réforme de l'assurance-maladie.
(1) Cet agrégat, retenu par l'Ocde pour faire des comparaisons internationales, inclut la consommation médicale totale et la formation brute de capital fixe du secteur hospitalier public.
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