LA NOUVELLE année a été l’occasion pour la CPH (Confédération des praticiens des d’hôpitaux, née il y a quelques mois de la fusion de la Confédération des hôpitaux généraux et du Collectif des syndicats de PH pour la défense de l’hôpital public) de fêter 2006 en reprenant de plus belle sa contestation de la politique hospitalière des pouvoirs publics.
Après avoir dénoncé les effets pervers de la T2A, jugée «inflationniste et destructrice pour le service public», les responsables de la CPH se sont attaqués à la réforme de gouvernance hospitalière en critiquant notamment la mise en place de comités exécutifs et la «logique gestionnaire» du découpage des services en pôles d’activités.
«Nous sommes légalistes», a toutefois précisé le Dr Pierre Faraggi, président de la CPH, mais il est essentiel de «maintenir des enveloppes conséquentes pour le service public» et d’ «éviter les dérives perverses vers des activités plus rémunératrices».
«Ça va être des luttes au couteau», a-t-il annoncé. Les différents responsables de la CPH n’ont pas mâché leurs mots pour exprimer leur inquiétude, évoquant « l’euthanasie » et la « faillite » du service public, les finances « exsangues » et « le scandale » du manque de lits. Ils ont évoqué la continuité, logique selon eux, entre T2A, gouvernance, pôles d’activité, nouvelles procédures de nomination des PH, qualifiant de «naïveté extraordinaire» la position de la Fédération hospitalière de France (FHF) consistant selon eux à admettre la T2A tout en critiquant la convergence des tarifs public-privé.
Mobilisation.
Les représentants de la CPH ont également abordé deux dossiers qui leur tiennent à c?ur : le régime de retraite complémentaire Ircantec des praticiens hospitaliers, dont le projet de réforme avait fait l’objet de houleuses négociations avant d’être retiré à l’initiative même du Premier ministre (« le Quotidien » du 12 décembre 2005) et la procédure de nomination des PH.
Sur ce point, le Dr Faraggi a rappelé ne vouloir «à aucun prix» que les décisions de nomination, et même d’affectation, soient transférées au niveau local et dépendent des directeurs d’établissement. «Pour nous, il est clair que, si on n’obtient pas satisfaction, a-t-il averti, s’il n’y a pas de recul, nous appellerons à une mobilisation des praticiens.» Le Dr Faraggi estime en effet que cette question est au c?ur de la «défense de l’hôpital public» et qu’il faut garantir l’indépendance des praticiens vis-à-vis des gestionnaires. Quant aux négociations sur les retraites, dossier actuellement «au point mort», la CPH demande la reprise rapide des négociations.
Enfin, les responsables du syndicat ont présenté les revendications des différentes composantes de la CPH, montrant un front syndical uni tant vis-à-vis de leurs propres adhérents que des négociateurs éventuels qui remettraient en cause leur représentativité par branche d’activité : les difficultés démographiques des radiologues, l’avenir sombre de la chirurgie publique, la déstabilisation des biologistes face à un nouveau décret, les tensions importantes aux urgences, les « pressions » subies par certains gériatres au niveau local ont ainsi été évoqués par le président du syndicat qui, une nouvelle fois, a dénoncé l’attitude «peu fiable» des pouvoirs publics lors des dernières négociations.
En tout état de cause, conclut Pierre Faraggi, «la CPH poursuivra son travail d’information, de sensibilisation, de mobilisation des praticiens».
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