IL Y A QUELQUES jours (« le Quotidien » du 25 janvier), l'Institut de veille sanitaire a appelé les médecins à la vigilance face à la recrudescence de la coqueluche depuis septembre 2004, avec notamment une vingtaine de cas groupés. Résumant le dernier rapport du Conseil supérieur d'hygiène publique de France sur le sujet, le « BEH » (n° 7/2005) rappelle cette semaine la conduite à tenir, sachant que la durée d'incubation est de 10 jours (extrême 7 à 21 jours) et que la contagiosité dure jusqu'à 3 semaines si aucun traitement antibiotique n'est entrepris.
Le diagnostic clinique repose sur la persistance d'une toux, surtout si elle est spasmodique et à prédominance nocturne et qu'elle s'accompagne de toux dans l'entourage. Il sera confirmé par la culture, PCR ou sérologie. La précocité de la prise en charge est essentielle. L'hospitalisation sera recommandée dans tous les cas pour les moins de 3 mois. A la maison, il faudra éviter le contact avec les nourrissons (les moins de 16 mois n'ayant pas reçu trois injections de vaccin et les plus de 16 mois n'ayant pas reçu quatre injections). En collectivité, le retour ne sera autorisé qu'après 5 jours de traitement antibiotique.
La vigilance sera de mise dans l'entourage familial mais aussi social et professionnel : il faudra conseiller aux personnes à risque (nourrissons incomplètement vaccinés et leurs parents, femmes enceintes, sujets atteints de maladies respiratoires chroniques) de consulter leur médecin en cas d'apparition de toux dans les 21 jours suivant le contact avec le malade.
Dans l'entourage familial et celui de l'éventuelle assistante maternelle, le médecin prescrira une antibioprophylaxie aux parents du petit malade, aux enfants non ou mal vaccinés, aux adolescents ayant reçu moins de cinq doses ou dont la dernière vaccination date de plus de cinq ans ; il veillera à la mise à jour des vaccinations (un vaccin combiné faiblement dosé en anatoxine diphtérique si l'enfant a reçu un vaccin DTPolio depuis moins de cinq ans).
Face à des cas groupés (au moins deux cas), le praticien devra informer le plus rapidement possible le médecin inspecteur de santé publique. C'est lui qui s'efforcera de confirmer et de classer les cas. Un interrogatoire recherchera tout autre cas suspect, tout sujet présentant une toux, même banale, devant être considéré comme un cas potentiel. Des mesures préventives seront mises en place auprès des sujets asymptomatiques : antibioprophylaxie et mise à jour des vaccinations pour les contacts proches, antibioprophylaxie seulement pour les personnes à haut risque pour les contacts occasionnels. Dans les établissements de santé, port systématique de masque pour les soignants qui toussent et recherche d'une étiologie lorsque la toux persiste au-delà de sept jours ; mesures préventives en cas de coqueluche confirmée.
Le texte du « BEH » détaille tous ces conseils. Pour en savoir plus, le rapport du Conseil supérieur d'hygiène publique, dont le groupe de travail était présidé par le Pr Daniel Floret, peut être consulté sur le site du ministère de la Santé (www.sante.gouv.fr).
Cas de coqueluche
La conduite à tenir
Publié le 15/02/2005
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> R. C.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7689
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