LE CENTRE national de référence pour la rage vient de publier le schéma de conduite pratique destinée aux médecins d'urgences et aux généralistes en cas de suspicion de contamination rabique.
1. Les espèces sensibles. Il s'agit de tous les mammifères. Par conséquent, ni les oiseaux, ni les reptiles, ni les poissons, ni les insectes ne transmettent le lyssovirus. Il n'y a pas non plus de transmission interhumaine.
2. Les modes de contamination. Le virus étant contenu dans la salive, la contamination s'effectue par morsures, griffures, léchages de plaies récentes et contacts avec les muqueuses (œil, bouche).
Ajoutons que des cas de contamination par aérosols ont été rapportés dans des cavernes où vivaient des colonies de chauves-souris.
3. Les soins locaux à appliquer. Après vérification du statut vaccinal vis-à-vis du tétanos et prescription d'antibiotiques si nécessaire, il convient de laver abondamment la plaie avec de l'eau et du savon, de rincer à l'eau claire et d'appliquer un antiseptique local (Bétadine, Dakin stabilis, chlorhexidine, etc.).
4. La mise sous surveillance de l'animal. C'est la seule méthode pour évaluer rapidement le risque lié au contact avec l'animal mordeur, griffeur ou lécheur. Il convient pour ce faire de prendre contact avec le centre antirabique local, même lorsque la mise sous surveillance n'est pas possible.*
Dans 80 % des cas, l'animal porteur du virus est contaminant dans les cinq jours qui précèdent l'apparition des premiers symptômes de la maladie. Par sécurité, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé le délai de surveillance à dix jours. La France elle-même l'étend à quinze jours (avec trois séances de surveillance, le jour de la morsure, huit jours et quinze jours après). Dans l'affaire du cas de la Gironde, le délai a même été fixé à vingt jours.**
5. La prescription du traitement antirabique. Seul le médecin d'un centre antirabique peut prendre cette décision.
* Liste des centres disponibles sur www.pasteur.fr/recherche/rage/CAR.html.
** Le site de l'Ecole nationale vétérinaire de Maisons-Alfort a mis en ligne toute la littérature sur le sujet : www.vet-alfort.fr/ensv.
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