ARTS
Pour fêter le 130e anniversaire de la Commune de Paris, l'Assemblée Nationale présente une double exposition. Se reposant sur son fonds d'archives, un ensemble de documents, ouvrages et affiches, évoquent ces heures sombres où régnait l'utopie d'un monde meilleur, d'une société plus juste. Vingt artistes contemporains ont par ailleurs accepté d'exposer des uvres inspirées par les idéaux de la Commune et spécialement créées pour cette manifestation.
Le regard porté par la peintre sur l'événement, passe souvent par la légende qui s'en dégage et à la diffusion de laquelle il participe. Le peintre est « le faiseur de l'Histoire ». La programme de Louis Philippe, transformant le château de Versailles qu'il ne pouvait décemment habiter en tant que roi, en musée de la nation, est une belle leçon et une magnifique occasion donnée aux artistes de l'époque, de se livrer à l'art de l'affabulation sur des pages d'Histoire dont ils ne furent pas le témoin mais qu'ils peuvent interpréter.
En abordant la période de la Commune les peintres contemporains invités à s'y livrer n'échappent pas à la volonté de rester fidèles à leur manière, d'imposer une vision qui relève plus de leur mythologie personnelle que de l'événement auquel ils sont censés donner droit de vision.
Ce sont souvent, trop souvent, ceux que l'on voit toujours en des expositions à thème, comme si le principe de se glisser dans n'importe quel sujet n'était qu'une manière d'apparaître sur les cimaises. Mais cette souplesse d'adaptation relève d'un savoir faire qui peut aussi séduire.
Invités par les organisateurs voici donc, en un lieu bizarrement associé à la célébration d'une page ardente et sanguinaire de notre histoire, Henri Cueco, Kijno, Klasen, Monory, Ernest Pignon Ernest, Velickovic, Rustin ou Schoendorff, parmi d'autres.
En mettant à contribution la vision du peintre contemporain l'Histoire s'adapte au regard qui varie d'une génération à une autre, et refonde les événements. Si leurs aînés, à l'échine plus souple, tentaient de donner un sens à la page d'Histoire évoquée, ces peintres imposent avant tout leur style, et ne font parfois qu'une référence légère au sujet choisi. Ce serait la faiblesse d'un enjeu qui dénonce peut-être l'incapacité des peintres contemporains à sortir de leur gangue égocentrique, s'oublier devant le sujet donné. La qualité de leur contribution n'est pas niée, mais le rendez-vous avec l'Histoire, dans sa force propre, sa violence, sa leçon morale, reste arbitraire. De la bonne peinture ne fait pas nécessairement un excellent témoignage.
Assemblée nationale, entrée par le 33, quai d'Orsay (se munir d'une pièce d'identité), 22 novembre/8 décembre. De 10 h à 17 h, sauf le dimanche.
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