Quasiment un an après sa création, la toute jeune commission technique des vaccinations de la HAS vient d’émettre sa première recommandation. A la demande du ministère de la Santé, les experts se sont penchés sur la place du vaccin pneumococcique conjugué 10-valent de GSK (Synflorix) dans la stratégie vaccinale contre les infections à pneumocoques chez l'enfant. A l’issue de son évaluation, la HAS s’est déclarée « défavorable à l’intégration de ce vaccin dans le calendrier français ».
Synflorix dispose pourtant d’une AMM européenne depuis 2009 et est utilisé depuis 2010 dans de nombreux pays. Il a fait l’objet d’un important programme de développement clinique démontrant son efficacité et sa bonne tolérance. Mais les experts lui opposent de ne pas intégrer le sérotype 19 A.
Par rapport au Prevenar 13, Synflorix couvre en effet les sérotypes 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F, 23F, 1, 5, 7F mais laisse de côté les sérotypes 3, 6A, 19 A sans, semble-t-il, de protection croisée. Or le 19 A est porteur de résistance aux antibiotiques et est considéré comme le principal responsable du phénomène de remplacement sérotypique observé en France suite à la vaccination avec l’ancien Prevenar. Sa persistance dans le portage et au sein des infection invasives à pneumoccoque « justifie de porter une attention particulière à l’impact potentiel du VPC 10 sur ce sérotype et au risque de son éventuelle ré-émergence en France », estime la HAS.
Dans ce contexte, « il n'y a pas lieu d'intégrer la vaccination par Synflorix dans le cadre de la stratégie de prévention des infections invasives à pneumocoques chez l'enfant » jugent les experts. Cette position pourrait cependant être réévaluée dans le cadre d'une utilisation transitoire, à titre exceptionnel, notamment en cas de tensions d'approvisionnement ou de pénurie de vaccin Prevenar13 « qui reste le seul vaccin contre le pneumocoque recommandé chez le nourrisson ».
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