Les films d'Alexander Payne (trois à ce jour) ont pour cadre Omaha, Nebraska. Tout simplement parce que c'est sa ville d'origine. Demanderait-on à Scorsese ou à Woody Allen pourquoi leurs films se passent à New York ou à Quentin Tarentino pourquoi il tourne à Los Angeles, répond-il quand on l'interroge à ce sujet. Mais il ajoute : « La vie américaine est atypique à Los Angeles et New York. Il y a un vaste continent entre les deux. »
C'est donc dans l'Amérique qu'on dit « profonde » que Warren Schmidt, 66 ans, ancien cadre dans les assurances, marié depuis 41 ans, va vivre les angoisses de l'inactivité, de la perte des repères de toute une vie. La vieillesse est un naufrage, que peut-on en sauver ? Il vaut mieux en rire en tout cas et c'est ce que fait Payne avec la complicité très active de Jack Nicholson, comme si le rôle avait été écrit pour lui.
Il y a beaucoup de moments drôles dans « Monsieur Schmidt » : petits dérapages sur des situations quotidiennes, détails incongrus dans lesquels se dissout le malheur, pitreries à partir de scènes familiales classiques et surtout personnages juste à la limite de la caricature (dont une truculente divorcée jouée par Kathy Bates).
Et, bien sûr, atout majeur, Jack Nicholson. Pour ma part, je trouve qu'il en fait trop, beaucoup trop, avec ses grimaces habituelles. Mais il faut reconnaître qu'il est souvent irrésistible. Nul mieux que lui ne sait prendre l'air ahuri. C'est pour ça qu'on l'aime aujourd'hui, même si l'on sait que l'acteur ne se limite pas à cela.
Dommage que Payne n'évite pas les séquences d'émotion, dont on n'est pas sûr qu'elles contiennent du deuxième degré. Dommage aussi qu'il n'arrive pas à tenir le rythme tout au long de son film, avec un ou deux passages à vide. Reste qu'on ne peut que s'amuser ici de ce qui nous guette tous : décrépitude et solitude. C'est sûrement salutaire.
Parrainer un enfant
Solitaire, une fois la retraite venue, Monsieur Schmidt n'a plus grand monde à qui parler. Alors il décide de parrainer un enfant et c'est au jeune Tanzanien Ndugu qu'il raconte sa vie dans de longues lettres.
Soucieux de réalisme, Alexander Payne voulait que l'enfant existe vraiment ; l'équipe de production s'est ainsi engagée à parrainer un garçon nommé Abdala, l'un des protégés de l'association Plan International (Childreach aux Etats-Unis), et c'est lui qui apparaît dans le film.
Ravie de cette aide médiatique, l'association distribue dans les salles où sort le film une petite brochure sur le parrainage d'enfants, dont elle a été la créatrice en 1937.
Informations sur le parrainage au 0.825.02.3000.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature