L’usage abusif régulier de cocaïne est associé à un vieillissement cérébral précoce, assurent des chercheurs dans « Molecular Psychiatry », après avoir observé que la perte de substance grise liée à l’âge est plus importante chez ceux qui abusent de la cocaïne que chez le tout-venant du même âge.
Ces chercheurs ont réalisé une IRM cérébrale chez 120 personnes constituant un groupe homogène pour l’âge, le QI verbal et le genre ; la moitié était composée de cocaïnomanes. Ces derniers perdent en moyenne 3,08 ml de volume cérébral par an, soit deux fois plus que les volontaires sains (1,69 ml/an). L’accélération du déclin de volume cérébral est plus importante au niveau des cortex préfrontal et temporal, des régions associées à l’attention, la prise de décision, la mémoire et l’autocontrôle.
D’autres études avaient montré antérieurement que le vieillissement cognitif s’accentue sous l’effet de l’abus de cocaïne, avec également une immunodéficience. Karen Ersche (Université de Cambridge) trouve cohérents ces derniers résultats, qui permettent de savoir pourquoi des déficits cognitifs typiques d’un âge avancé ont souvent été observés chez des abuseurs de cocaïne d’âge moyen.
Les jeunes qui s’adonnent à cette utilisation toxique devraient être avertis des risques à long terme de vieillissement prématuré. Les personnes plus âgées aussi, car le risque est identique pour tous.
« Molecular Psychiatry », 24 avril 2012.
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