UN MOIS avant la prochaine réunion à la Haute Autorité de santé (HAS) du groupe contact composé de tous les acteurs de l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP), la Conférence nationale des présidents (CNP) d'unions régionales des médecins libéraux souhaite rappeler son ambition de mettre en place un dispositif «simple». «On nous a demandé de clarifier nos positions sur l'EPP, nous nous sommes mis au travail et nous avons proposé une charte à la Haute Autorité de santé, explique le Dr Philippe Boutin. Il faut que cela bouge maintenant et que la HAS prenne position.»
Cette intervention énergique du président de la CNP intervient alors que la Haute Autorité projette de réorganiser le dispositif d'évaluation en instaurant d'ici à trois ans des organismes fédératifs par spécialité, qui réuniraient tous les modes d'exercice et toutes les composantes de l'activité de la spécialité (syndicats, sociétés savantes...). Ces derniers seraient chargés de garantir la qualité scientifique des programmes d'évaluation (« le Quotidien » du 26 juillet).
«Depuis 1999, on n'a pas arrêté de modifier les règles, on n'a jamais donné la chance à un système de perdurer et de faire la preuve de son efficacité, regrette le Dr Boutin. Depuis un an, on entend beaucoup parler de recertification. Si on veut redéclencher un processus de recertification, cela mérite débat.» Le Dr Boutin ne souhaite évidemment pas de nouvelle remise à plat. «Nous voulons maintenant avoir une vision politique du dossier et tracer des lignes qui ne puissent pas dériver. Le flou artistique me gêne, surtout quand il dure depuis huit ans.»
La CNP déplore que l'absence du financement, frein au déploiement du dispositif, n'ait toujours pas fait l'objet d'une réunion spécifique des acteurs du dossier. «La HAS se refuse à ouvrir la discussion, affirme le Dr Boutin. Un groupe de travail a été annoncé mais n'a jamais vu le jour.»
Un fauteuil dans les ARS.
Au-delà de ce dossier de l'évaluation, qui fait figure de mission prioritaire des Urml, les Unions entendent se positionner pour représenter les médecins libéraux au sein des futures agences régionales de santé (ARS). Roselyne Bachelot a annoncé l'ouverture d'une «réflexion sur le mode de travail avec les Unions» au cours du quatrième trimestre de 2007. Philippe Boutin souligne que la CNP, «citée dans deux décrets», a toute «légitimité» pour le faire. Le président de la CNP met en avant son expertise dans la transmission des données aux Unions (TDU), grâce à l'Institut statistiques des professionnels de santé libéraux (Ispl), fusion de Libéralis et de la FSE-CNP.
La CNP entend maintenant engager une réflexion sur le dossier de l'évaluation des besoins. Il s'agit de lancer un travail de prospective démographique «qui pourrait être très utile aux élus», explique Philippe Boutin.
Le président Csmf de la CNP fait un nouvel appel du pied aux Unions adhérentes de l'Union nationale des médecins libéraux (Unml), présidées par la FMF : «Nous invitons tout le monde à nous rejoindre. Nous devons coordonner notre travail et avoir une interface nationale avec nos interlocuteurs. Je ne veux plus que l'on nous demande, au niveau politique, à quoi servent les Unions. Aujourd'hui, tout le monde doit le savoir.»
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature