Cela fait maintenant près de soixante ans (depuis 1945) que l'assurance-maladie propose aux assurés des examens périodiques de santé réalisés dans des centres d'examens de santé agréés ou directement gérés par les caisses.
Depuis 1992, ces examens sont prioritairement destinés « aux personnes en situation de précarité, ou aux assurés qui ne bénéficient pas d'un suivi régulier de leur santé » (comme c'est le cas par exemple pour les retraités). Mais pour l'avenir, « prenant acte de l'évolution des problèmes de santé publique », la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) souhaite renforcer cette action de prévention en direction de trois publics prioritaires : « Les personnes qui ont quitté le monde du travail et ont été exposées lors de leur activité professionnelle à des risques de maladie professionnelle, comme l'amiante et les poussières de bois ; les personnes âgées de 65 à 70 ans ; les personnes en situation de précarité. »
Aujourd'hui, selon les chiffres fournis par la CNAM, environ 600 000 assurés passent chaque année dans les centres d'examens de santé, dont environ la moitié, soit 300 000 personnes, se trouve en situation de précarité. L'objectif est de faire passer ce nombre de 300 000 à 450 000 par an, pour représenter 75 % du nombre total d'examens annuels.
La Caisse estime que, sur 250 000 personnes qui prennent chaque année leur retraite, 15 000 ont été exposées à des composants cancérigènes et devraient être suivies dans le cadre de ce programme. Pour les retraités, la problématique est autre, puisque, à partir de leur retraite, ils ne bénéficient plus des examens de santé de la médecine du travail. Les examens effectués par ces centres seraient l'occasion « d'aider ces personnes à faire face à leur vieillissement et à repérer les antécédents médicaux et personnels pouvant augmenter la venue d'une incapacité ou d'une dépendance ». Enfin, pour les personnes en situation de précarité, les examens périodiques de santé visent à prévenir les comportements à risque comme l'alcoolisme, le tabagisme ou la toxicomanie et à favoriser la réinsertion sociale « en agissant sur leur état de santé globale ». De plus, les personnes en situation de précarité sont deux fois plus nombreuses que la moyenne à ne jamais consulter un médecin.
L'assurance-maladie dispose de 94 centres agréés, et elle consacre environ 140 millions d'euros chaque année à ces actions de prévention.
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