La CNAM adopte son plan, les biologistes en colère

LE CONSEIL de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), où siègent les partenaires sociaux, a émis un avis favorable sur les propositions d’équilibre des charges et produits pour 2011 (« le Quotidien » du 8 juillet). Le vote a donné 21 voix « pour » (dont MEDEF, Mutualité Française, CFDT, CGPME, UPA), 3 voix contre (CGT), 5 prises d’acte (CGC, FNATH, UNAF, CISS) et 5 abstentions (CGT-FO, CFTC).

Dans son rapport, transmis au gouvernement et au Parlement, la direction de l’assurance-maladie envisage 21 mesures pour économiser 2,2 milliards d’euros l’an prochain dont la baisse des tarifs de la biologie médicale, le développement des soins à domicile (hospitalisation, chimiothérapie et dialyse), de nouveaux référentiels (arrêts de travail, rééducation), la mise sous entente préalable des admissions en soins de suite et de réadaptation (SSR), le développement des arrêts de travail à temps partiel, la réduction des marges réalisées sur certains dispositifs médicaux et une sortie sous conditions du régime ALD de certains patients hypertendus. Objectif : contenir la hausse des dépenses maladie à 2,9 % en 2011.

Le Syndicat des biologistes (SDB) a exprimé son très vif mécontentement. Il réfute le fait que les dépenses de biologie en France (573 millions d’examens pour 4,2 milliards d’euros) seraient nettement plus importantes que celles des voisins européens – « les comparatifs ne sont pas fiables » affirme le syndicat alors que la caisse estime que les écarts vont du simple au triple. « Une nouvelle contribution de la biologie au rééquilibrage des compte de l’assurance-maladie, pour la quatrième année consécutive et par le biais de baisses brutales de nomenclature, mettrait en péril la mis en place de la réforme » engagée par la loi HPST, ajoute le SDB. Il propose plutôt de travailler à la redéfinition des prescriptions et de leur pertinence dans le cadre d’objectifs de maîtrise médicalisée.