Max Ponseillé, président de la Fédération de l'hospitalisation privée, qui regroupe presque toutes les cliniques pouvait être satisfait à l'issue de premières journées d'études de sa fédération : les représentants des six partis politiques majeurs présentant un candidat à l'élection présidentielle de 2002 ont tous reconnu le rôle des cliniques dans le système de soins.
Cette unanimité n'a pas empêché les clivages politiques de réapparaître bien vite. La droite a fustigé une politique de santé qui, selon elle, a privilégié ces dernières années l'hôpital public.
François Goulard, secrétaire politique national de Démocratie libérale, a affirmé que, depuis 1997 notamment, il existe « une nette préférence politique en faveur du secteur hospitalier public par rapport au privé ».
Les limites de la tarification à la pathologie
Le Dr Jean-Luc Préel, secrétaire national chargé de la santé à l'UDF, a abondé dans son sens, tout comme le Dr Pierre Morange, secrétaire national à la santé du RPR, qui a souligné que l'aménagement des 35 heures n'a fait qu'aggraver les pénuries en effectifs et en équipements.
Sans s'aventurer sur ce terrain, André Cicolella, coordinateur de la commission santé des Verts, a estimé qu'il existe une « disparité choquante » entre les secteurs public et privé, et que cela impose une « homogénéisation ».
Autre point d'accord : la tarification à la pathologie (TAP) - réforme qui devrait s'appliquer aux hôpitaux et aux cliniques, mais qui est encore dans les limbes. Ce système destiné à remplacer l'actuel méthode de tarification est, selon les intervenants, un outil utile pour comparer avec objectivité le rapport qualité-coût des hôpitaux et des cliniques et, en conséquence, pour assurer à chacun un financement justifié.
Mais ce système a aussi ses limites. Pour Alfred Recours, député PS, le financement des hôpitaux et des cliniques ne peut pas reposer uniquement sur cette méthode. « L'hospitalisation publique et parfois l'hospitalisation privée assure des missions (urgences, formation, prise en compte de la précarité...) qui n'entrent pas dans ce cadre », et ne peuvent donc pas être financées par la TAP. Pour le parlementaire PS, il convient de repenser dans sa globalité l'organisation d'un service public hospitalier qui recouvre l'ensemble des hôpitaux publics et privés. Le Dr François Morvan, conseiller de Jean-Pierre Chevènement pour le secteur de la santé, estime lui aussi que, tout comme l'hôpital public, les cliniques doivent, à côté de ce qui relève de la TAP, disposer d'une dotation forfaitaire pour « ce qui n'est pas évaluable ou quantifiable ».
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